Tu ne devrais pas avoir peur de pleurer devant moi. Je le promets", écrit la romancière britannique Zadie Smith dans De la beauté (Gallimard, 2007). Un livre qui évoque la fragilité des relations, les questions d’identité, l’ouverture au féminisme, les émois adolescents. Quelques mots et une direction repris par Arlo Parks, nouvelle sensation de la scène R&B et néo-soul, sur son premier disque. Collapsed In Sunbeams est conçu comme un safe space, une zone neutre où les personnes victimes de discriminations ou non peuvent se réfugier. On peut y venir pleurer, partager ses peines, s’y sentir soi-même. La solidarité l’emporte sur les jugements. Malgré elle, la chanteuse britannique de 20 ans est devenue la voix d’une génération.
Une génération parfois désabusée, sacrifiée, oubliée, mais toujours résiliente. Au fil de ses douze titres, Arlo Parks dépeint l’entrée dans l’âge adulte avec beaucoup d’empathie et de compréhension. Elle aborde aussi bien la dépression de l’un de ses proches que la bisexualité, les troubles de santé mentale et ses premières ruptures. Des chansons qui sonnent comme des extraits de son journal intime. "J’avais envie que cet album soit vulnérable, qu’il encourage les gens à être ouvert, à s’aimer comme ils sont, à accepter les hauts comme les bas. Je voulais qu’il soit doux et amer et qu’il parle d’émotions compliquées, voire inconfortables, ouvertement", détaille la jeune femme.
En immersion
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