Bilan positif pour le BSF, à mi-parcours

Le festival musical bruxellois prend sa vitesse de croisière ce jeudi 11 août, avec l’ouverture de la grande scène place des Palais. La soirée de samedi affiche quasiment complet.

S.L.
Bilan positif pour le BSF, à mi-parcours
©Steve Van Stappen

Le festival musical bruxellois prend sa vitesse de croisière ce jeudi 11 août, avec l’ouverture de la grande scène place des Palais. La soirée de samedi affiche quasiment complet.

Un premier week-end très fédérateur (24.000 personnes en trois jours – seule la soirée hip hop programmée dimanche au Mont des Arts était clairsemée); la totalité des pass 10 jours écoulés; une météo clémente (la pluie n’est annoncée que ce mercredi, mais il en faudra sans doute plus pour refroidir les concerts de Baloji et d’Abd Al Malik); ni annulation, ni incident à signaler. A mi-parcours, le bilan du 15e Brussels Summer Festival, qui se déroule du 5 au 14 août au coeur de la capitale, semble très positif. A ce train, le festival pourrait atteindre les 110.000 entrées, espère Denis Gérardy, le directeur du BSF. Soit un succès comparable à celui de l’an dernier (120.000 personnes mais avec un jour supplémentaire sur la place des Palais).

Samedi 13 presque complet

Le festival prendra son rythme de croisière ce jeudi 11 août, avec l’ouverture de la place des Palais, d’une capacité de 14.000 personnes, et du très intimiste Club (dans les locaux de VisitBrussels, 200 places). Ces deux sites s’ajoutent à la scène du Mont des Arts (8000) et à la salle de la Madeleine (1000) – qui, elles, seront fermées dimanche 14. Il reste des tickets 1 jour pour chaque soirée, mais, qu’on se le dise, celle de samedi est quasi complète, portée par une affiche populaire et familiale sur la place des Palais (Julian Perretta, Louane, Coeur de Pirate et Lost Frequencies. La veille, le groupe français Louise Attaque, de retour après dix ans d’absence (et qui n’a donné qu’un concert en salle belge cette année), devrait aussi attirer beaucoup de monde. Dimanche, c’est l’Anglais Peter Doherty qui clôturera le festival sur la place des Palais. A noter que La Madeleine affiche des concerts chaudement recommandés par La Libre : La Grande Sophie, Flavien Berger et An Pierlé.

Petit rappel pratique : la sécurité ayant été renforcée au BSF comme ailleurs (notamment via un contrôle des sacs et un scanning à la sortie de chaque scène, permettant de comptabiliser le nombre de festivaliers présents sur chaque site), il est recommandé de ne pas arriver en dernière minute...

Sage et Jay-Jay Johanson, au croisement des genres

Mardi 8 août, le festival offrait des ambiances contrastées. Le Mont des Arts était dédié au rock et aux textes forts, avec de puissants artistes de scène : le groupe français Luke (de retour en Belgique après les Francos), et l’écorché Hubert-Félix Thiéfaine, qui offre toujours de bouleversants concerts. La Madeleine, elle (qui pour une fois n’affichait pas sold-out), accueillait des songwriters moins connus, sortant quelque peu des sentiers battus, parmi lesquels le Français Sage et le Suédois Jay-Jay Johanson.

Sage, 29 ans, fort d’un premier album de pop élégante mêlant aspirations électroniques et classiques, donnait là son premier concert belge. Ambroise Willaume, de son vrai nom, est l’un des membres de Revolver, excellent trio pop fort de deux albums et quelques tubes. S’il entame le concert seul à la guitare, le Français repasse vite aux claviers, en accord avec le disque guidé par le piano. Il est accompagné de deux musiciens, en l’occurrence deux batteurs à la frappe claquante et millimétrée, alliant percussions classiques et électroniques. Objectif manifeste : muscler les compositions - et renforcer le contraste avec la voix chaude et haut perchée du chanteur, et avec ses envolées fluides de piano. Un parti pris audacieux mais peut-être un peu radical (au détriment de la variété de textures sonores qui est une force de l’album), même s’il permet à Sage de faire aisément décoller le concert en mode dansant, nightclub, sur une poignée de titres. On en serait bien resté au «Drifted» final d’ailleurs, la reprise donnée en rappel, en solo («Against All Odds» de Phil Collins) laissant le public un poil perplexe...

Jay-Jay Johanson (notre photo), lui aussi, se produit en formule trio, entouré d’un pianiste qui procure également les atours électroniques, et d’un batteur – tous deux de haut vol. Johanson lui-même concentre toute son énergie dans le chant, dans cette voix caressante et ces émotions à fleur de peau qui le caractérisent. Il est visiblement décidé à faire vibrer son public. Fort de dix albums, de «Whiskey» paru en 2006 à «Opium» sorti l’an dernier, le Suédois joue les crooners à sa façon. Sans en faire trop, et dans un style essentiellement trip-hop, où se mêlent écorchures électros et envolées de piano, et qui parfois exhale un parfum jazz ou cède la place à une ambiance plus cabaret – bienvenue. La magie Jay-Jay opère, mais la machine ronronne un peu, sur la longueur. Pour que l’envoûtement soit total, on rêve de voir le Suédois élargir sa palette instrumentale sur scène.

Si les textes sont assez directs (abordant souvent les thèmes de la rupture et de la solitude), un petit supplément de mystère est fourni par le film projeté en fond de scène. Des hommes et des femmes, en gros plan, se succèdent, fixant le public droit dans les yeux... Que veulent nous dire, ou ne pas nous dire, ces visages plus ou moins immobiles, au travers d’un simple battement de cil ou de quelque manifestation de timidité ou de malaise ?

Avis aux fans, Jay-Jay Johanson a confirmé qu’un nouvel album était en préparation, à paraître début 2017.

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