Ozark Henry, The Divine Comedy et Feist ont justifié la place des Palais (IMAGES & VIDEO)

Jean Bernard

Dix soirs de festival qui n’en était pas toujours un malgré 115 000 festivaliers.Si cette 16e édition du Brussels Summer Festival qui s’est achevée mardi en fin de soirée avec la prestation des Pet Shop Boys nous laissera de nombreux très bons souvenirs musicaux, chaque soirée nous apparaissant très cohérente, force est de constater qu’on n’a pas toujours eu l’impression d’être dans un festival. Surtout les trois premiers soirs, avec l’ouverture des deux plus petites scènes; et puis, quelle curieuse idée de commencer dix jours de spectacles par un dimanche. Bien sûr ce fut l’occasion d’apprécier des artistes plus intimistes ou en début de carrière; et puis, ces premiers soirs ont souvent fait salle comble.

Mais on aura quand même eu le sentiment de vivre trois soirs de concert en salle, puis sept de festival d’été. On sait cependant que le budget du BSF est beaucoup plus serré que celui des grosses machines de juillet alors que les cachets des artistes, eux, ne cessent de grandir. Malgré tout, le succès fut souvent au rendez-vous; la preuve par les 115 000 festivaliers recensés.

Le point d’orgue atteint lundi

Au BSF, nous avons toujours un problème : nous adorons le Mont des Arts pour l’ambiance qui y règne même si l’artiste est moyen. Pour la place des Palais, le groupe ou le chanteur doit être au sommet de son art pour créer cette ambiance. Goose samedi et Puggy en version gospel dimanche y sont arrivés. Lundi, la sauce a pris instantanément, dès Mountain Bike; mais aussi avec la présence toujours sympathique de l’homme-orchestre Remy Bricka.

Ozark Henry, lui aussi tout de blanc vêtu, avec "A Dream That Never Stops" ou encore les magnifiques "At See" ou "Heroes", reprise de Bowie ou un hommage aux habitants de Molenbeek, annonçait une soirée classe…

Et pleine d’humour, la preuve par The Divine Comedy, groupe qui, lui, ne pouvait que se produire face au palais royal. Sauf que Neil Hannon et ses acolytes se rappliquèrent en Napoléon et ses grognards, histoire d’être raccords avec leur dernier opus Foreverland, et les titres "Napoleon Complex" ou "Catherine The Great". Un pont musical permet à Neil de se changer. Belgique oblige, il reparaît en l’un des deux Dupondt, à moins que le chapeau melon ne soit un hommage à Magritte auquel le groupe avait déjà rendu hommage. Neil est heureux d’être là : "Je suis nord-irlandais, excusez mon anglais épouvantable (puis en français) mais mon français, c’est de la m…", ou plus loin, "la prochaine chanson est de nouveau une ballade interminable; je comprendrais que vous quittiez les lieux, je ferais pareil. Mais après, promis, la suivante est bien plus dansante".

Après cette prestation tout en grandiloquence et humour, Feist apparaissait ensuite dans une robe fuchsia, guitare en bandoulière, pour livrer ses ballades folk-rock bien plus musclées que les versions des albums. On en venait à des comparaisons avec Patti Smith.

Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...