"La musique a sauvé ma vie"
Son enfance fut agitée, turbulente comme il l'évoque lui-même, entre le studio et "les bêtises", avec l'écriture comme seul exutoire, seul moyen d'expression. "L'écriture m'apporte la paix. J'ai toujours eu du mal à dire les choses, à les faire comprendre et c'est grâce à l'écriture que je peux m'exprimer à haute voix, parler. (...) C'était une délivrance de pouvoir expliquer ce que je pouvais penser".
Le rappeur doit son nom de scène à son caractère passionné, incapable d'aimer ou de faire quelque chose à moitié. "Tout ce que je suis rentre dans ce mot-là. Je ne peux pas donner à moitié, je donne entièrement. Il n'y a pas meilleur mot pour me définir."
Rappeur engagé
Les émotions à fleur de peau, et la plume incisive, Frenetik raconte ce qu'il ressent, ce qu'il voit ou entend. Des histoires de quartier, d'amitiés envolées, de trahison, de violences policières. Quand on lui demande si son rap est politique, il botte en touche, préférant le terme engagé. L'écriture engagée, il a dû l'appréhender. "C'est quelque chose que j'ai appris à aimer. (...) Et en grandissant et réfléchissant, j'ai compris et j'ai appris à dire ces choses." Ces choses, c'est son quotidien, qu'il narre à travers des textes sombres, qui laissent peu de place à la lumière et à l'espoir. Un rapport à la rue viscéral, qu'il entretient toujours aujourd'hui. "La rue m'a appris beaucoup de choses. Elle m'a causé du tort, certes, mais elle m'a appris plus que d'autres ont voulu m'apprendre. Les valeurs, les principes, des trucs qui ne s'apprennent nulle part ailleurs, explique-t-il. L'amour dans la rue est plus fort que n'importe où".
Rencontre en vidéo.