Karl Hyde et Rick Smith ont créé le groupe Underworld en 1988. Depuis, ces piliers de la techno multiplient les projets novateurs. Ce vendredi, ils sortent “Drift”, version album d’un projet fou étalé sur 52 semaines.
"Sympa tes chaussures, c’est chouette de voir un peu de couleur ", s’extasie Karl Hyde. "Peut-être que j’en parle parce que j’ai besoin de ça pour me réveiller à une certaine heure de la journée", poursuit-il, hilare, lorsqu’on lui fait remarquer qu’il aborde régulièrement le sujet dans ses interviews. " Quand vous allez en Asie, au Japon par exemple, toutes les voitures sont colorées. Il y a du rouge, du jaune, du bleu. Au Royaume-Uni, tout est gris, noir, brun dans le meilleur des cas, quand les gens sont vraiment excentriques. C’est terriblement triste." Avec ses cheveux blonds et ses chaussettes jaunes, Karl n’a pas vraiment le profil type du sexagénaire britannique. Pas de ceux qui votent pour le Brexit en tout cas, puisque monsieur n’arrête pas de passer la frontière pour se produire dans de gigantesques salles de concert aux quatre coins de la planète.
Les vieilles dames et la techno
Formé à la fin des années 1980 avec son camarade Rick Smith et un troisième larron débarqué entre-temps, Underworld règne depuis plus de trente ans sur la musique électronique, avec sa techno pop, tantôt dure, tantôt rêveuse et poétique. Pas vraiment le genre du grand public, jusqu’à ce que leur ami réalisateur Danny Boyle place le morceau "Born Slippy" au générique de son célébrissime Trainspotting , en 1996, et transforme le duo en icône des rave parties auprès des amateurs de cinéma et de soirées festives.
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