Pukkelpop: La nuit fut chaude, mais pas sauvage
Baauer, Ross Birchard, Django Django étaient notamment au programme...
- Publié le 21-08-2015 à 13h45
- Mis à jour le 21-08-2015 à 14h13
On a connu l'ami Baauer en meilleure forme. Ce jeudi, en prélude d'une soirée placée sous le signe de l'électronique, le gaillard n'était pas au top. Le public du Pukkelpop ne s'y est d'ailleurs pas trompé. Car si, il y a deux éditions à peine, le pape de la récente mais déjà vieillissante scène trap – qui, pour rappel, peut être décrite comme une déclinaison dancefloor du hip hop – attirait grande foule en cette même Boiler Room, cette fois celle-ci désertait progressivement les lieux, nous laissant seuls et bardés d'envie de danse frustrée au milieu d'un océan d'adolescents d'à peine 14 ans.
Qu'à cela ne tienne, le sieur Ross Birchard allait reprendre de volée les déhanchés qui démangeaient dans la foulée. Dans ses habits d'Hudson Mohawke, servi pour le coup en formule live et trio à l'ombre de l'élégant Castello. Très fort. Trop fort. Point de vue décibels s'entend, mais pas seulement. Malgré le repos de la nuit, on en a encore les narines qui frétillent. Les mirettes en prenaient pour leur grade elles-aussi, car, côté jeux de lumières, le travail était plutôt bien fini et le résultat des plus réussis.
Musicalement, le ton fut à l'éclectisme. Après une introduction vrombissante, le jeune producteur dégainait l'explosion trap de TNGHT (son autre projet aux côtés du Canadien Lunice) en plage 2. Petit sample Motown dopé aux BPM plage 3, track aérien et ultra synthétique par ici, pianoté lancinant sur basse caverneuse par là, hymne downtempo hédoniste, chant des sirènes R'n'B 3.0, rythmiques japonisantes hypnotiques... L'Écossais déroula avec style et éclectisme, et l'on visita, séduits, la boite à outils très affûté de la nouvelle coqueluche de Kanye West.
Enfin, pour rester dans une veine britannique, nous confions au quatuor londonien Django Django le soin de conclure les échanges. Avec une programmation en nocturne, à l'heure du crime, pour cette formation pop à guitares qui lorgne tant et plus vers les synthés et l'électro. Armés d'un tout récent second album, – "Born Under Saturn" – moins jalonné de tubes que son prédécesseur, David Maclean (batteur-producteur), Vincent Neff (guitariste-chanteur) et leurs deux acolytes ont peiné à provoquer l'enthousiasme.
Dès que pointaient les hits imparables du premier éponyme, "Waveforms" et "Default" en tête, la foule frémit davantage mais on était bien loin de la folie provoquée ici-même par Django Django en 2012...