Francophones et flamands sur la même longueur d'ondes
Les gouvernements flamand et de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont approuvé un accord de coopération culturelle entre les Communautés. En outre, Fadila Laanan et Ingrid Lieten ont annoncé qu'elles suspendaient le contentieux devant le Conseil d'Etat sur les fréquences radio.
Publié le 07-12-2012 à 20h38
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Les ministres flamand et de la Fédération Wallonie-Bruxelles en charge de l'audiovisuel, Fadila Laanan et Ingrid Lieten, ont annoncé vendredi qu'elles suspendaient le contentieux devant le Conseil d'Etat sur les fréquences radio qui oppose les deux Communautés.
Les deux entités souhaitent aboutir à un accord de coopération, ont indiqué les deux ministres à l'issue d'une réunion conjointe des deux exécutifs à Namur. Elles vont travailler à la constitution d'une base de données reconnue par l'une et l'autre afin de disposer d'un état des lieux clair des fréquences.
En janvier, les deux ministres se rencontreront pour évoquer le dossier. Elles veilleront ensuite à s'entendre sur les méthodes de calcul des données utilisées par les deux Communautés. De la sorte, elles espèrent identifier clairement quelles sont les interférences qui posent problème.
Un accord de coopération culturelle "historique"
Les gouvernements flamand et de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont approuvé vendredi à Namur, lors d'une réunion conjointe, un accord de coopération culturelle entre les deux Communautés. Les différents ministres ont insisté sur le "moment historique" que constituait cette réunion.
"Cela fait des dizaines d'années que les acteurs culturels rêvent d'avoir un tel accord", a souligné la ministre francophone de la Culture, Fadila Laanan. "Dans la pratique, il y a déjà beaucoup de collaborations, en particulier à Bruxelles, mais cela n'a jamais été finalisé", a fait remarquer pour sa part son homologue flamande, Joke Schauvliege.
L'accord approuvé vendredi est un accord-cadre qui pourra ensuite être complété par des propositions concrètes de mise en oeuvre. Le texte prévoit d'accentuer les échanges d'informations et d'expériences entre Les deux Communautés, de mettre en place une commission mixte qui sera chargée de l'application de l'accord, renforcer les échanges administratifs et d'améliorer la collaboration entre les parties dans leur position à l'égard du pouvoir fédéral et de la sphère internationale.
L'accord repose sur l'idée d'un échange entre les Communautés française et flamande. La pomme de discorde qui a longtemps paralysé les discussions, à savoir la possibilité pour l'entité francophone de financer des activités culturelles dans la périphérie bruxelloise, a été mise sur le côté. "Nous sommes dans une relation à la culture qui va au-delà de ces polémiques", a affirmé le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Rudy Demotte.
"Nous allons coopérer mais nous ne touchons pas au principe de territorialité. Ce n'est absolument pas l'intention", a expliqué Mme Schauvliege.
Rénover le Conservatoire sans tarder
Les gouvernements flamand et de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont réclamé vendredi une restauration sans tarder du Conservatoire de Bruxelles dont l'état se délabre sérieusement d'année en année. Ils sont prêts à s'investir mais ils rappellent que le bâtiment est une propriété fédérale.
Le sort de cet édifice du centre de Bruxelles fait l'objet d'une longue saga. Une asbl a été mise sur pied en vue de sa rénovation mais le dossier ne semble guère avancer. Cette année, le concours Reine Elisabeth a dû délaisser ces locaux vétustes au profit de Flagey, pour des raisons de sécurité.
Il est ressorti de contacts informels avec le secrétaire d'Etat en charge de la Régie fédérale des Bâtiments, Servais Verherstraeten, que la Régie était prête à céder la propriété du bâtiment en vue de sa rénovation. Mais à ce jour, le gouvernement fédéral ne s'est pas encore positionné, indique un communiqué diffusé à l'issue de la réunion des exécutifs flamand et francophone.
Les gouvernements de la Communauté flamande et de la Fédération ont dès lors décidé de réitérer leur appel au Fédéral "pour qu'il prenne enfin ses responsabilités". De même, les deux Communautés se disent disponibles pour arriver à une solution négociée à laquelle l'ensemble des entités concernées seraient associées, par exemple via une prise de participation dans une Société anonyme de droit public à finalité sociale.
"Nous voulons déplorer fermement l'état de délabrement dans lequel le fédéral laisse ce bâtiment et nous montrons notre disponibilité pour bâtir un nouveau projet dans lequel les deux Communautés sont prêtes à s'investir. Nous serons partenaires mais nous ne sommes pas propriétaires", a souligné le ministre de la Fédération en charge des bâtiments, Jean-Marc Nollet.