L'intendant de la Monnaie redoute un "black out culturel"
Selon M. De Caluwe, l'économie de 4 % sur les dépenses de personnel et de 20 % sur les frais de fonctionnement, et ensuite les diminutions successives de 2 % par an conduisent à une baisse du subside accordé à la Monnaie de 16,5 % à la fin de la législature, soit 6,5 millions d'euros.
Publié le 22-10-2014 à 19h56 - Mis à jour le 22-10-2014 à 19h57
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Les économies auxquelles seront confrontées les administrations fédérales, et parmi elles les institutions culturelles, font craindre à l'intendant de la Monnaie un "black out culturel". Dans une tribune libre publiée par "De Morgen" et un entretien accordé au Soir, Peter De Caluwe, s'interroge sur les motivations idéologiques qui pourraient expliquer ces mesures. L'accord de majorité indique que le gouvernement fédéral maintiendra "son investissement dans les institutions culturelles fédérales -le Théâtre Royal de la Monnaie, l'Orchestre national de Belgique (ONB), le Palais des Beaux-Arts (BOZAR)-, en étroite concertation avec les communautés". Il précise au paragraphe suivant que "le gouvernement examinera comment des synergies et des gains d'efficacité peuvent être réalisés grâce à une étroite collaboration entre l'ONB et la Monnaie".
Selon M. De Caluwe, l'économie de 4 % sur les dépenses de personnel et de 20 % sur les frais de fonctionnement, et ensuite les diminutions successives de 2 % par an conduisent à une baisse du subside accordé à la Monnaie de 16,5 % à la fin de la législature, soit 6,5 millions d'euros.
"Une pièce de théâtre jamais jouée jusqu'à présent et, potentiellement, l'occasion de ne plus offrir aucune représentation. Le début d'un véritable black-out culturel", ajoute l'intendant.
Quant aux synergies avec l'ONB, elles ne sont pas exclues par le patron de la Monnaie mais elles ne sont pas aussi évidentes qu'il n'y paraît, vu la spécificité de chacune des institutions et de leur métier. Elles doivent être vues le cas échéant à moyen terme et ne peuvent être motivées par la seule nécessité de faire des économies.
M. De Caluwe met en avant la pression de la N-VA dans ce débat. "Les mesures annoncées ressemblent fort à un effet d'annonces anti-culturelles: on dénonce le bouc-émissaire et on s'empresse de lui tirer dessus d'autant plus aisément qu'il représente une structure fédérale", ajoute-t-il. Et de se demander: "Dans quelle mesure cette mesure d'économie n'est-elle pas une guerre d'usure idéologique?"
Le ministre de tutelle des institutions culturelles fédérales, Didier Reynders, n'a pas souhaité réagir. Dans l'opposition, Philippe Moureaux (PS) a déjà dégainé sur "Twitter": "S'attaquer à la Monnaie, c'est s'attaquer à l'image de la Belgique, logique pour un parti qui souhaite l'effacement de la Belgique", a-t-il dit, visant la N-VA.