Sleurs et le futur musée : pas au Citroën, plutôt rénover
La secrétaire d’Etat à la Politique scientifique a envoyé lundi soir sa “Note de politique 2015”, intitulée “La Politique scientifique passe la vitesse supérieure”.
Publié le 09-12-2014 à 15h10 - Mis à jour le 09-12-2014 à 20h16
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Elke Sleurs (N-VA), la secrétaire d’Etat à la Politique scientifique, responsable entre autres des ESF, établissements scientifiques fédéraux (les grands musées, etc.) a envoyé lundi soir sa “Note de politique 2015”, intitulée “La Politique scientifique passe la vitesse supérieure”. On attendait un exposé plus précis, établissement par établissement, des annonces sur les procédures de nominations urgentes, etc. Mais la note reste souvent générale et Elke Sleurs renvoie la balle à 2015 avec des éléments plus précis qui seront pris sur la base d’une concertation entamée avec chaque ESF :
“J’ai déjà lancé la concertation avec les ESF afin de fixer leurs priorités. J’évaluerai les résultats de ce questionnaire en 2015 et l’implémenterai si nécessaire”.
Mais on peut voir trois points quand même importants.
1 - Le Futur musée. La question épineuse de l’implantation du futur nouveau musée d’Art moderne est abordée. On sait que la Région bruxelloise le veut au garage Citroën, près du Canal ; l’ancien ministre Stefaan De Clerck, président de Proximus, lançait la piste du palais de justice ; l’ancien bâtiment Vanderborght est aussi en piste. Mais Elke Sleurs balaie pour l’instant ces pistes “des médias” et privilégie celle de la rénovation des salles du musée actuel des Beaux-Arts (elle doit pour cela avoir l’appui de Jan Jambon, N-VA, responsable de la Régie des bâtiments). Elle écrit, sans citer le Citroën : “Le problème d’un musée d’Art moderne, contemporain et actuel, est connu de tous. Le musée existant a été fermé et vidé de son contenu en 2011. Cette décision était injustifiée : les artistes ont soudainement perdu une scène importante et le public, une collection appréciée. Plusieurs pistes sont aujourd’hui envisagées et avancées dans les médias : mais pour moi, celles d’autres bâtiments, considérés comme des enveloppes plus importantes que les collections qu’ils sont censés abriter, ne sont pas une priorité. Elles ne reposent pas sur une recherche préparatoire fondée de l’investissement initial et des coûts d’exploitation ultérieurs. C’est pourquoi on examine de quelle façon la collection d’art moderne des musées royaux des Beaux-Arts de Belgique pourrait de nouveau être intégrée dans ses bâtiments”. “Le ministre- président de la Région bruxelloise, Rudi Vervoort (PS), a réagi: “Nous mettrons sur pied un Musée d’art moderne et contemporain, le long du canal, avec ou sans le fédéral”, nous a-t-il dit.
2 - Le budget : appel au crowdfunding. Pas d’informations neuves non plus sur les économies à faire (12 millions d’euros à économiser au total), poste par poste, mais des pistes générales parfois étonnantes. Elle écrit : “En faisant une nouvelle fois confiance au secteur privé, je compte à nouveau encourager sa participation au financement de la politique scientifique. Je veux valoriser le mécénat. Les canaux de financement traditionnels, comme le sponsoring et le sponsoring médiatique, devraient idéalement évoluer vers des partenariats structurels durables basés sur le long terme. La confiance mutuelle peut être mieux soutenue et en sortir renforcée. Une forme plus modeste de collecte de fonds, comme la méthode de crowdfunding, ouvre des opportunités pour impliquer davantage le grand public au fonctionnement des ESF”.
3 - L’avenir de la Cegesoma. On a écrit que les coupes budgétaires entreprises par le nouveau gouvernement mettaient en danger l’existence du “Centre d’études Guerre et sociétés contemporaines” (Cegesoma). Les professeurs Bruno De Wever (UGent), frère de Bart De Wever, et Laurence Van Ypersele (UCL), membres de la Commission scientifique du Cegesoma, ont même lancé une pétition pour protester contre ces mesures. Elke Sleurs n’en parle pas dans sa note, mais, via son porte-parole, veut dédramatiser en précisant que le budget de la Cegesoma ne diminuera quasi pas, passant de 1,471 million d’euros en 2014, à 1,436 en 2015.