Musées : 4 « entités » et pas 2 « clusters »
Publié le 21-01-2017 à 07h50
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Les dix directeurs des établissements scientifiques fédéraux ont envoyé leur proposition à Elke Sleurs.
Il y a un an, Elke Sleurs (N-VA), secrétaire d’Etat à la politique scientifique, mettait au point un plan de regroupement des Etablissements scientifiques fédéraux (les ESF) avec le démantèlement total des services de la politique scientifique (Belspo) et la création de trois nouvelles entités autonomes. D’abord, « L’agence spatiale interfédérale ». Ensuite, deux regroupements appelés «clusters » par Elke Sleurs, regroupant les dix ESF. Le premier se serait appelé « les ESF météo » et aurait réuni IRM, Observatoire royal et institut d’aéronomie spatiale. Le second appelé « les ESF à patrimoine » aurait regroupé le musée des Beaux–arts, le Cinquantenaire, le museum des sciences naturelles, l’Irpa, le musée de Tervuren, la Bibliothèque royale et les Archives générales du Royaume.
Ces deux entités recevraient un statut de large autonomie équivalent à celui actuel de Bozar : société anonyme de droit public à finalité sociale. Elles auraient, chacune un conseil d’administration où siègeraient outre le gouvernement fédéral des représentants des milieux scientifiques, des entreprises et des entités fédérées
Chaque « cluster » aurait son directeur général, son comité de direction, des conseils consultatifs, un contrat de gestion signé avec l’Etat précisant les objectifs imposés en échange des moyens accordés et des services d’appui commun partagés.
Depuis un an, seule une partie du plan est effective avec la création de l’agence spatiale. Le reste du plan devrait être opérationnel déjà le premier juillet annonçait Elke Seurs, il y a peu, mais il bloque toujours
Lettre à Elke Sleurs
Les 10 ESF sont inquiètes de l’incertitude qui demeure et de la perspective de créer des « clusters » mammouths, immenses, avec des statuts juridiques parfois inappropriés à leurs tâches.
Le 10 janvier, les dix directeurs ont rencontré Elke Sleurs et ont ensuite résumé leur point de vue commun dans une lettre qu’ils lui ont envoyée ce vendredi en vue d’une nouvelle rencontre le 7 février.
Ils proposent, pour créer des synergies de moyens et faire des économies, non pas deux « clusters » seulement mais quatre « entités » (c’est le nom qu’ils leur donnent) afin, disent-ils, de rester dans des tailles « raisonnables » (500 à 800 personnes chaque fois, des budgets annuels de 37 à 52 millions), et de mettre ensemble des établissements comparables et de favoriser des cohérences thématiques.
Il y aurait dans leur proposition, une entité « Art » (regroupant Musée des Beaux-Arts, Cinquantenaire, Irpa), une entité « Mémoire » (Bibliothèque royale, Archives générales et éventuellement Cinematek), une entité « Nature et société » (Musée de Tervuren et Museum des sciences naturelles) et une entité « Univers » (les trois ESF du plateau d’Uccle). Ce regroupement rejoint en fait les « Pôles » qu’avait voulu initier sous l’ancien gouvernement, Philippe Mettens (PS) alors patron de Belspo. Mais avec d’importantes différences. En Art par exemple, il est dit explicitement qu’une « fusion complète des trois institutions n’est pas indiquée ». De plus, chaque « entité » aurait son autonomie de gestion alors que les quatre pôles auraient dépendu directement de Belspo.
Quelle autonomie ? Les dix directeurs suggèrent que le statut juridique futur de chaque entité, avec son directeur général, son conseil, etc., puisse être différent selon les contraintes des institutions.
Une consultance externe pourrait, ajoutent-ils, rapidement déterminer le périmètre de ce qui serait mis en commun et être prêt avec une proposition dès le 1er avril.
On sait d’autre part, que les mandats des six directeurs nommés actuellement en charge et qui viennent tous de recevoir une évaluation « Excellent », arrivent à leur terme fin avril. Ils pourraient automatiquement être reconduits mais si la structure change, il y aura sans doute, remise à plat et un nouvel appel à candidatures pour les postes de DG des « entités » comme pour ceux de directeurs de chaque ESF.