Pour faire face à la crise, les musées fédéraux pourront puiser dans leurs réserves
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Publié le 10-04-2020 à 15h29 - Mis à jour le 10-04-2020 à 15h30
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Pour compenser leurs pertes dues à leur fermeture, les musées peuvent utiliser leurs réserves bloquées.
Le gouvernement et leur ministre de tutelle (David Clarinval MR), lors d’un kern le 20 mars, ont débloqué les réserves que les musées fédéraux (plus largement les dix ESF, établissements scientifiques fédéraux) ont accumulé au cours des années. Pour le musée de Beaux-Arts de Bruxelles, le Cinquantenaire, l’Africa museum, le musée des sciences naturelles, l’IRPA, il s’agit de réserves gagnées sur les entrées supplémentaires ou sur le mécénat, qui devaient servir à des achats ou des investissements futurs.
Les mesures d’économies de plus en plus drastiques qui leur ont été imposées les avaient amené à vouloir puiser dans leurs réserves pour des achats. Mais en 2015, à cause de directives européennes, ils n’ont plus pu toucher à ce qui est pourtant leur argent. L’Europe considérait que puiser dans leurs réserves accroissait le déficit global de l’Etat. Il y a un an Sophie Wilmes alors ministre du Budget nous disait déjà vouloir « sortir de l’interdiction actuelle qui leur est faite de puiser dans leurs réserves car cela accroîtrait le déficit total de l’Etat ».
Avec la crise sanitaire, ces limites budgétaires ont sauté et les musées peuvent désormais puiser dans ces sommes (très différentes d’un établissement à l’autre) pour compenser leurs pertes dues à leur fermeture. Mais uniquement cela. Pas question de puiser dans les réserves devant 2019 pour faire des investissements ou achats. Par contre, les réserves acquises en 2019 peuvent être cette fois utilisées à des investissements.
Prenons l’exemple du musée des Beaux-Arts de Bruxelles qui dispose de réserves de 4 millions d’euros (Le Cinquantenaire aurait 580000 euros de réserves). Le musée avait estimé ses pertes financières pour la seule période du 13 mars au 3 avril, à 490000 euros (pertes de revenus de la billetterie, des boutiques du musée, des événements, des privatisations).
« La perte en fin d’années sera bien plus grande mais est difficile à estimer, nous explique son directeur Michel Draguet. Bien sur on aurait aimé utiliser cet argent à des achats et investissements mais compte tenu des besoins immenses partout et de la volonté de protéger l’emploi de notre personnel, il me semble logique d’utiliser nos propres réserves qui avaient été ‘permafrostées’ comme on disait, pour équilibrer notre budget. Pour nous la crise sera longue. On a déjà dû reporter à l’an prochain notre grande exposition d’automne avec Ai Weiwei. Rien ne dit qu’on autorisera dans les prochains mois le retour de visiteurs en nombre ou qu’ils reviendront vite comme avant, une fois le confinement levé. Nous mettons déjà au point des protocoles où on réglera le nombre maximum de visiteurs par salle, dans nos salles permanentes. »