Soulagement, déception, indignation, révolte : #StillStandingForCulture sur tous les tons ce week-end
La 5e action de #StillStandingForCulture se tenait ce week-end, dans plus de 120 lieux culturels.
Publié le 02-05-2021 à 19h17 - Mis à jour le 09-05-2021 à 17h12
:focal(839x567.5:849x557.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/WVKMVLOLQ5DXJMUKCS3TIQZ2YU.jpg)
Du Monty, à Genappe, "assiégé par la police" vendredi à la série de débats entamée sans encombre samedi aux Halles de Schaerbeek, le 5e épisode de #StillStandingForCulture présente des tableaux extrêmement divers.
Pour rappel, le collectif annonçait le 22 avril une vague d’autodéconfinements culturels entre le 30 avril et le 8 mai, date prévue d’une "reprise" toute relative, puisque le Codeco du 23 avril a écarté le scénario patiemment et prudemment élaboré par les fédérations du monde de la culture, à savoir une première phase où les lieux pourraient accueillir 100 personnes (masquées, distancées) en intérieur et 200 personnes en extérieur. Rien de tout cela dans les semaines à venir : le fédéral a campé sur sa position et maintenu la limite de 50 personnes à l’extérieur.
Au fil des jours, la vague a grossi, jusqu’à rassembler quelque 130 lieux, dont certains ont dû se résoudre, par la force des pressions, à garder porte close – comme la Bellone à Bruxelles ou le Théâtre de Namur. D’autres ont fait face à l’intervention des forces de l’ordre : salle évacuée au cinéma Nova (mais projection reprise après le départ de la police) ; l’Atelier 210 réduit au silence par un arrêté du bourgmestre vendredi soir et organisant un concert avec baffles aux fenêtres et public dans la rue ; le slammeur Mochelan venu donner des nouvelles du Théâtre de l’Ancre à Charleroi… Ces nouvelles de Still Standing étaient suivies quasiment en direct par les personnes présentes aux Halles samedi.
Les Halles où, dans la soirée du 1er mai, tout était calme et tous étaient très motivés pour la première rencontre de Cabaret-débats proposée dans le cadre de l’opération #StillStanding. Toute la semaine, d’autres soirées sont programmées abordant les questions de fond liées à la pandémie et à sa gestion : "Raconter la crise, la bataille du récit", "Vers un avenir sans contact", etc.
Protocole ultrasécurisé
Pas un policier présent, et un public à l’intérieur de près de 200 spectateurs respectant un protocole ultrasécurisé, les "bulles" étant très éloignées les unes des autres dans la grande Halle.
Samedi, la question de "Reprendre ses droits" était au programme du premier débat, avec des dirigeants de la CNE et de la CGSP venus assurer la culture du soutien des syndicats : "On ne se bat pas seulement pour de meilleurs salaires mais aussi pour donner du sens, mettre des mots sur la crise comme la culture le permet."
Côté concerts, on a pu entendre entre autres HK (Kaddour Hadadi et les Saltimbanks), chanteur très impliqué dans les luttes populaires et présent à Paris lors de l’occupation de l’Odéon. Ses chansons On lâche rien et plus récemment Danser encore ont scandé les manifestations et abondamment circulé sur les réseaux sociaux. Devant le public conquis des Halles, il a chanté "Laissez-nous travailler, on veut rendre les gens heureux, le bonheur est contagieux", comme il avait animé peu avant des flashmobs à la gare Centrale et sur la place de la Monnaie – où le collectif Bezet La Monnaie occupée proposait, avec entre autres aussi les chanteuses Judith Kiddo et Las Lloronas, une cérémonie artistico-politique sur le thème "Herspel La Révolution rejouée.