Des décisions "insuffisantes et injustifiées" qui "arrivent tard" : la culture entre soulagement et déception après le Codeco
Balayé d’un revers de la main lors du Codeco du 23 avril, le secteur culturel attendait, ce mardi, après de longs mois de fermeture, un calendrier clair de reprise. C’est désormais chose faite.
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Publié le 11-05-2021 à 20h01 - Mis à jour le 11-05-2021 à 21h51
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"En donnant un calendrier et des jauges qui traversent plusieurs pans de notre société, le Codeco a pris la mesure du rééquilibrage nécessaire entre les différents secteurs et emprunte résolument la voie d’une gestion de risques qui n’oppose plus les uns aux autres", a commenté la ministre de la Culture Bénédicte Linard (Écolo).
Pas de quoi toutefois satisfaire le secteur qui, pour rappel, avait soumis fin avril au Codeco un plan de déconfinement en cinq phases, lequel n’avait pas été suivi, pas plus que ce mardi. "Je suis partagé entre un certain soulagement, puisque, enfin, il y a les premiers frémissements d’une ouverture, et de la déception, s’exprime Philippe Degeneffe, président de la Fédération des employeurs des arts de la scène (Feas). On avait demandé une réouverture immédiate en mai, qu’on n’a pas eue, et 400 personnes en intérieur et 800 en extérieur en juin. Or, là, nous sommes à la moitié (200-400)." De même, "ces décisions arrivent tard" par rapport au rythme des salles de théâtre et des spectacles d’été. Ainsi, "la grosse production" de Lucrèce Borgia prévue cet été à Villers-la-Ville est reportée, a-t-on appris dans la foulée du Codeco, au profit d’une plus petite production : Le Petit Prince.
"Soulagement" et "déception", voilà aussi ce que ressent Gwenaël Breës, l’un des porte-parole de #StillStanding. "Il n’y a pas de changement de logique, regrette-t-il. La reprise reste conditionnée à des critères épidémiologiques (taux de vaccination et patients Covid en soins intensifs, NdlR)." Pour Virginie Devaster, porte-parole de l’Union des professionnels des arts et de la création - pôle travailleurs (Upact), "ces décisions sont totalement insuffisantes et injustifiées". "Elles reportent la reprise à septembre au minimum. Donc, ce qui se passe là est un très mauvais spectacle d’autosatisfaction d’un gouvernement qui a géré ça n’importe comment."