Grève des artistes à la Commission artistes dès ce lundi 13 juin

Les artistes de la commission artistes dénoncent le travail gratuit qu'elles réalisent pour l'État. Leurs exigences: une vraie rémunération assortie d'une valorisation en contrat de travail.

Entrée en grève des artistes de la Commission artistes
©Stéphane Piron

Dépendant du SPF Sécurité sociale et de la DG Soutien et coordination politiques, la Commission artistes se compose de personnes (12 effectives, 12 suppléantes, pour chacune des deux chambres, francophone et néerlandophone) représentant l'Onem, l'Inasti et l'ONSS, les syndicats, les organisations patronales et le secteur artistique.

Cette instance a pour mission de juger de la qualité artistique du travail selon les demandes introduites par les artistes pour l'obtention d'un Visa artiste, d'une carte permettant d'accéder aux régimes des petites indemnités (RPI) ou d'un permis d'indépendant (DAI).

Chômage et promesses de jetons de présence

Un travail d'une ampleur considérable, comme l'explique l'une des représentantes du secteur artistique, qui siège dans cette Commission depuis septembre 2020. Comédienne bénéficiant dumal nommé "statut d'artiste", elle est au chômage.

"Nous avons des réunions au SPF affaires sociales toutes les deux semaines. Durant ces réunions de 4 heures, nous examinons entre 70 et 110 dossiers, et il faut préparer tout cela, ce qui double le temps de travail, cela double le temps de travail, détaille-t-elle. J'ai déjà contacté le cabinet du ministre en fonction, M. Vandenbroucke; on me répond qu'un jeton de présence de 150 euros sera prévu fin 2023 si tout va bien, avec la réforme du "statut". Mais les jetons de présence seront plafonnés et ne seront pas une vraie rémunération, qui compte pour la pension, et avec assurance de travail."

Expertise et bénévolat

Deux autres personnes ont déposé leur candidature en février pour rejoindre la Commission, compléter le banc artistique qui souffrait de défections, et apporter leur expertise dans la défense des travailleuses et des travailleurs du secteur des arts plastiques, domaine dont les réalités économiques sont souvent mal comprises. Siégeant au titre d'"invitées", ces personnes ne peuvent y voter. Elles réclament la formalisation de leur admission avant la prochaine réforme de la Commission artistes. "On nous fait attendre bénévolement, c'est scandaleux. D'autant qu'on doit refuser des contrats artistiques les jours des réunions."

Leur demande porte sur un véritable contrat de travail artistique, assorti d'une rémunération – pour l'heure inexistante, contrairement aux personnes qui, siégeant dans cette Commission, sont par ailleurs salariées par la structure qui les emploie (SPF, syndicats, administrations...).

Par solidarité avec ces travailleuses à présent en grève, des représentants de la CSC et de la FGTB ont décidé également de cesser de siéger à la Commission artistes tant que cette situation ne sera pas résolue.

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