Culture en lutte fait entendre son message jusqu'à Avignon: "Une autre réforme est possible"
Le collectif Culture en lutte, qui regroupe diverses associations, fédérations, syndicats, compagnies et artistes, marque le coup et redit son inquiétude d'un "statut" réformé au détriment de la pratique artistique.
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- Publié le 16-07-2022 à 14h32
- Mis à jour le 22-07-2022 à 11h43
Samedi matin, Avignon. À l'heure où les premiers spectacles de la journée commencent à se jouer dans le Off, une table-ronde a lieu aux Doms. La ministre Bénédicte Linard, annoncée, a été empêchée par le covid de rejoindre le Théâtre des Doms. Le collectif Culture en lutte, qui avait prévu une action à cette occasion, a revu ses intentions mais pas renoncé pour autant à faire entendre sa position.
Constitué en mai dernier, suite à la sortie du premier texte de loi sur la réforme du chômage dit "statut d'artiste", le groupe (où figurent plusieurs fédérations professionnelles, associations, syndicats, compagnies, artistes) s'alarme de ce que cette réforme – "absolument nécessaire" par ailleurs – telle qu'elle se présente actuellement, menace directement les travailleurs et travailleuses de la culture. "Aujourd'hui, des textes de loi sont en train d'être retravaillés en vue d'une deuxième version. Nous demandons que cette deuxième version, plutôt que de précariser encore davantage le secteur, lui soit au contraire favorable", explique Marie Devroux, comédienne, metteuse en scène et membre du collectif Culture en lutte.

Si le rassemblement de samedi a logiquement lieu aux Doms, où se rencontrent à divers moments et dans diverses circonstances les pros de la Fédération Wallonie-Bruxelles, il regroupe non seulement des interprètes, techniciennes et techniciens du lieu même, mais d'autres artistes belges qui jouent notamment au 11, à Épiscène ou encore à la Manufacture. Une banderole barre désormais le balcon : "Une autre réforme est possible".
"Nous sommes très inquiètes", ajoute Julie Peyrat, comédienne de Paying for it, à l'affiche aux Doms, pédagogue et membre de M.E.T.A.L (Mouvement des étudiant·es travailleur·euses des arts en lutte). "Le récit général autour de cette réforme est que tout le monde est supposément très content d'obtenir enfin un statut révisé. La réalité est tout autre." Culture en lutte est au Doms, précise-t-elle, parce que"Nous sommes des artistes heureuses et heureux d'être à Avignon, mais on est en plein mois de juillet, tout va passer maintenant et notre inquiétude est énorme". En substance: voir adoptée une réforme attendue depuis quinze ans mais qui, si elle passe en l'état, va précariser terriblement et durablement des générations d'artistes.
Les deux jeunes travailleuses de la culture et leurs camarades, sur place ou à distance, répètent leur volonté d'une réflexion constructive qui prenne en compte l'ensemble des réalités des nombreux métiers des arts, jusqu'à la technique, à la diffusion, à l'accompagnement. "Le secteur est inquiet et se mobilise contre la destruction des droits sociaux qui se profile", résume Marie Devroux, également membre de la distribution de Paying for it.