Avec l’actuelle crise sanitaire, et la mise à l’arrêt depuis la mi-mars et pour une durée encore incertaine des activités culturelles impliquant un contact, la question du statut des artistes se pose, plus aiguë que jamais.
On se souvient du séisme que provoqua, en 2003, la grève des intermittents du spectacle qui, en France, aboutit à l’annulation du Festival d’Avignon In et d’une large part du Off. C’est aujourd’hui pour contrer la pandémie de Covid-19 que le prestigieux et vaste festival – comme l’essentiel des rassemblements culturels en Europe et au-delà – s’est résolu à ajourner son édition 2020. Les intermittents ? Actrices et danseurs, régisseurs et metteuses en scène, éclairagistes, clowns, musiciens et tous les autres qui font vibrer la cité des Papes en juillet se retrouvent au bord d’un précipice – qui n’est pas moins vertigineux de ce côté-ci de la frontière.
Sous les radars
On l’a dit, écrit, répété : le secteur culturel a, consécutivement aux mesures de confinement, perdu 93 % de ses revenus, et se place tristement en tête des catégories les plus affectées par la crise, devant même l’Horeca. Du côté des pouvoirs publics, si la Fédération Wallonie-Bruxelles et la ministre Linard sont en dialogue suivi avec les fédérations professionnelles, les inconnues restent nombreuses. Au niveau fédéral, dont dépend l’Onem, les réponses se font cruellement attendre.
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