Auscultation urbaine par quatre infirmières suédoises
Audaces rythmiques et visuelles de la nouvelle création du collectif UBIK, à Liège. Critique.
Publié le 02-12-2015 à 17h46 - Mis à jour le 03-12-2015 à 09h20
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La ville comme territoire d’exploration et matière à narration, voilà le biais par lequel UBIK Group fait entrer le public dans sa nouvelle création, "Quatre infirmières suédoises en déplacement".
La voiturette de golf qui sert de véhicule à ce collectif d’explorateurs s’invite sur le plateau. Les membres de la délégation présentent leurs spécialités respectives, sans oublier Diana, leur interprète universelle en pictogrammes.
Le réel, interprétation et retranscription
Comme en fait foi sa première pièce "Pourquoi Eve vient-elle chez Adam ce soir ?", la forme est le fort du collectif UBIK, en germe dès 2009 à l’Esact de Liège, et s’étant constitué à la croisée des chemins entre Belgique, Suède et France, avec des détours par la Suisse et la Pologne. Jamais dénuée de fond, elle l’intègre et l’interroge dans un processus aux méandres nombreux.
Avec des sensibilités plurielles, tant artistiques que théoriques, les membres du groupe (Anja Tillberg, Emilia Tillberg, Sylvain Dai, Cyril Aribaud, rejoints pour ce projet par l’actrice Vanja Maria Godée, la photographe Beata Szparagowska, l’auteure et dramaturge Marie Henry) se livrent pour "Quatre infirmières…" à un exercice d’équilibristes : interpréter et retranscrire le réel dans une forme scénique polysémique, qui englobe l’identité de chacun à l’endroit où il se trouve, dans cette ville - Liège en l’occurrence, captée par ses détails, son atmosphère - familière ou non, dans des langues différentes aussi et avec le rapport singulier que leur donne la traduction. Et en optant pour la figure de l’infirmière, universellement identifiée, porteuse de fantasme et de réalité.
La mémoire et le décalage, de même que l’ici et maintenant, irriguent la recherche et le jeu du collectif, lui-même "microcosme d’une communauté placée entre et sur plusieurs frontières, en déplacement transfrontalier". La simplicité - ludique - et l’audace - visuelle et rythmique - marquent son identité déjà forte et toujours en construction.
On les suit.
---> Liège, Théâtre (salle de l’Œil vert), jusqu’au 4 et du 8 au 12 décembre, à 20h (sauf mercredi à 19h). Durée : 1h10 env. Infos & rés. : 04.342.00.00, www.theatredeliege.be