Multidisciplinarité, solidarité, reports et profusion au Marni en 2020-2021
La saison s’ouvrira sur un retour à l’essentiel dans le théâtre ixellois. L'éclairage de sa directrice Joëlle Keppenne.
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- Publié le 25-06-2020 à 13h26
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La saison s’ouvrira sur un retour à l’essentiel dans le théâtre ixellois. L'éclairage de sa directrice Joëlle Keppenne.
Théâtre, danse, concerts, jeune public, cirque, impro, rencontres, expos : pas de doute, on est bien dans un lieu pluriel. Le Marni tire d’ailleurs parti, pour ses diverses activités, des potentialités de ses espaces distincts : la Salle au rez-de-chaussée, le Bar en sous-sol, le Labo sous les combles, ou encore le Boudoir.
Autant de volumes contraints à la fermeture pour un temps que, souligne Joëlle Keppenne, "beaucoup d’artistes ont mis à profit pour se poser, réfléchir, créer" - non sans la difficulté matérielle parfois terrible que l’on sait. Mais dès qu’a été énoncé, par les autorités, le possible retour au travail, la directrice a décidé de rouvrir les lieux aux créatrices et créateurs. "Sans hélas pouvoir répondre à toutes les demandes, mais c’était vital pour beaucoup d’à nouveau travailler dans un espace adéquat, de croiser leurs pairs, d’avoir des retours humains."
C’est ainsi que les résidences ont repris, et se poursuivront même tout l’été. Angelo Bison a par exemple passé une semaine au studio avec le metteur en scène Lorent Wanson en prélude à la création de Da Solo, de Nicole Malinconi. "Ce monologue, je crois que je pourrais le programmer chaque saison désormais, tant est fort son rapport aux racines, au déracinement, au parcours de vie quel que soit l’âge", s’enthousiasme Joëlle Keppenne, se souvenant du "privilège incroyable d’avoir eu lecture de ce texte, via Zoom, par Angelo en face caméra, avec toute sa force et sa fragilité".
Da Solo (dont la première aura finalement bien lieu en août, au Royal Festival de Spa) s’annonce comme l’un des moments forts d’une rentrée que l’équipe du Marni a voulu placer sous le signe des formes simples, dépourvues d’artifices techniques. Un retour à l’essentiel qui gouverne la programmation en ce lieu : la rencontre, la confiance.
Une saison dense en danse
Aux annulations pures et simples suite à la crise sanitaire, Joëlle Keppenne a préféré les reports, à chaque fois – et elles sont nombreuses – que la chose était possible. Ainsi la nouvelle saison pullule-t-elle de propositions. En danse singulièrement, avec un D Festival et son pendant jeune public le Mini D particulièrement fournis.
Commande du Marni à quatre danseuses chorégraphes et fortes personnalités, Elles au singulier verra le jour en avril. Coproduit par Charleroi danse, le Camping sauvage de Maria Clara Villa Lobos s’adresse à tous dès 8 ans. Quant à Racines, d’Anne-Cécile Chane-Tune et de Zoé Joarlette, il mêle chorégraphie et art plastique.

Danse et cirque composent une des soirées de la rentrée avec la reprise du solo circassien Pesadilla de Piergiorgio Milano, et Courir les yeux fermés au bord d’un ravin de et par Éléonore Valère-Lachky, prise de parole dansée sur la crise écologique.
Croisements et entrelacs
La parole engagée, l’écoute et l’échange figureront bien au cœur de cette nouvelle saison, évidemment constellée de jazz, constitutif de l’identité du Marni, ponctuée de cirque, attentive au jeune public, porteuse de croisements inattendus (avec par exemple Another Brick par le collectif Hold Up, création soutenue par le Théâtre du Parc) et leur corollaire les entrelacs de publics de divers horizons.
Dans cet esprit encore, Joëlle Keppenne et son équipe ont imaginé une série de rencontres ("sept ou huit sur la saison") avec pour fil rouge La culture, un droit pour tous ! Le premier de ces rendez-vous – "plus agora que conférence" – réunira Laurence Adam de l’association Article 27 (permettant aux personnes à très faible revenu d’accéder pour un prix minime au théâtre notamment) et le metteur en scène Lorent Wanson, dont l’art a toujours pris en considération les exclus (le 24 septembre, accès libre).
Que la première expo aux cimaises du Bar soit consacrée au Confinement des oublié.e.s sous l’objectif de Chloé Thôme pour L’Îlot asbl, et que la réservation des billets puisse donner lieu à l’achat d’un "repas suspendu" pour un sans-abri, ne doit évidemment rien au hasard.
- Marni, 25 rue de Vergnies, 1050 Bruxelles – 02.639.09.80 – www.theatremarni.com