Un grand cri d’amour au cirque

En pantalons ou polos paillettés, dissimulés parfois sous un short ou un débardeur, comme un clin d’œil au cirque d’antan, les huit acrobates couteaux suisses, venant des quatre coins de l’Europe, ont multiplié les numéros avec pour fil rose, comme leur chapiteau, l’engouement et la générosité. Avec, surtout, une musique omniprésente, de la trompette à la clarinette ou aux percussions. Sans oublier la contrebasse, devenue agrès au gré de prouesses poético-athlétiques. Le tout mené tambour battant, pendant qu’un interprète passe du saxo soprano aux portés acrobatiques, que le trompettiste multiplie les pompes ou que les femmes portent à leur tour les hommes à bout de bras. Une performance saluée par les chaleureux applaudissements du public, très heureux de se laisser aller au bonheur d’être là, tout simplement, après tant de mois d’abstinence.

Invitée d’honneur

La joie était donc incontestablement l'invitée d'honneur de cette première représentation de Circus I love you à Up - Circus and performing arts -, nouveau lieu de l'ancien Espace Catastrophe , désormais basé à Molenbeek-Saint-Jean. La troupe profitera, par ailleurs, de sa présence pour rencontrer des écoles et collectifs du quartier, tout en participant à la vie du nouveau lieu circassien, notamment par des interventions pédagogiques ou avec sa participation à la Nuit du cirque. Ce compagnonnage au long cours dévoile aussi l'ambition de Up : créer du lien, entre artistes comme entre habitants, au cœur de son nouvel environnement, près de la gare de l'Ouest, à l'ancien siège de Delhaize (LionCity), dont la Région bruxelloise vient de faire l'acquisition via citydev.brussels.

Nouveaux lieux

Également avides de découvrir ces nouveaux lieux tant attendus et obtenus après moult rebondissements - dont quelques péripéties politiciennes du côté de Koekelberg, où le projet de création d’un espace circassien était déjà très avancé -, les spectateurs les plus curieux ont pu suivre la visite guidée de Catherine Magis, cofondatrice, avec Benoît Litt, de Up, dont l’enthousiasme légendaire reste plus contagieux que tous les variants du Covid réunis. De quoi tout savoir ou presque sur ces 6 000 mètres carrés disponibles, dont 3 000 en extérieur, sur son espace de coworking pour les artistes fatigués de créer seuls dans leur cuisine, le studio de danse avec ce formidable plancher du Kunstenfestivaldesarts, un studio 68, qui faillit s’appeler 69 en raison des mètres carrés disponibles, les salles de travail pour les acrobates avec une hauteur de 6 mètres sous barrot - on approche peu à peu des 10 mètres idéaux -, une porte surgie d’un tableau de Magritte, les futurs logements ou encore la Black Box bientôt dédiée à la diffusion, entre autres, de spectacles du Festival Up ! L’extérieur, lui, accueillera quatre spectacles sous chapiteau en cette première saison.

Fraîchement repeints, les murs n’attendent plus que quelques affiches bien colorées, plantes vertes et autres touches d’humanité pour que le cœur de ce formidable projet d’espace circassien alliant formation, stages, coproduction, accompagnement, intégration sociale et diffusion batte à tout rompre.

Bruxelles, jusqu’au 23/10, jeudi, vendredi et samedi à 20 heures, dimanche à 17 heures. Durée : 1 heure. Tout public. De 5 à 18 €. Rue Osseghem, 50 à 1080 Bruxelles. Infos : www.upupup.be