Quand Peter Pan ne sait plus voler…
Thierry Janssen imagine la suite de l’oeuvre de J.M. Barrie. Magique !
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Publié le 12-11-2021 à 17h26 - Mis à jour le 12-11-2021 à 17h27
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Ypres, 1915. Un soldat, Georges (Julien Besure), 21 ans, patiente dans les tranchées avec ses compagnons d'armes avant de donner l'assaut. Soudain apparaît une silhouette aux longs cheveux blancs et de petites ailes dans le dos. Elle cherche Georges. Il ne la reconnaît pas. C'est la fée Clochette (Anouchka Vingtier). Tous deux ont grandi, sauf que Georges – ou plutôt Peter Pan – ne se souvient plus du tout de son enfance au Pays imaginaire. Folle amoureuse de lui, Clochette le ramène à Neverland. "Je vais mourir ?", s'inquiète Georges. "Seulement dans la vie réelle", lui répond-elle.
Arrivé au Pays imaginaire, Peter Pan retrouve les enfants perdus, emmenés par un Rabougri (incroyable Karen De Paduwa) plein de verve et d'entrain. "Je ne sais plus qui je suis et je ne sais même plus voler", se désole Peter. Mais, alors que la mémoire lui revient peu à peu, il tombe sur Wendy (Elsa Tarlton). La petite fille est devenue une jeune femme. Une maman même. On a kidnappé son bébé dans le monde réel et elle est venue à Neverland pour le sauver. Qui peut bien se cacher derrière un tel méfait ? Le capitaine Crochet (formidable Fabian Finkels) pardi ! Le crocodile lui a bien mangé la main, mais, contrairement à ce que pense Peter Pan, il n'est pas parvenu à l'avaler tout cru ! Crochet, toujours flanqué de son fidèle et débonnaire Mouche (Thierry Janssens), cherche à tout prix à devenir immortel…
Fabuleuse scénographie
Après Le Tour du monde en 80 jours, Alice aux Pays des merveilles…, Thierry Janssen s'attaque à une nouvelle oeuvre qui a bercé son (notre) enfance : Peter Pan. Point la version imaginée par Walt Disney en 1953, mais bien le roman (The Little White Bird) – puis la pièce (Peter Pan) – créés par l'Écossais J.M. Barrie au début du XXe siècle. Le tout un peu dans la veine de Hook de Steven Spielberg (1991).
Avec ses fées, pirates, indiens, enfants perdus, sirène, crocodile, danses, chants, combats (réglés par Émilie Guillaume)…, Peter Pan emporte le public dans un univers magique et rocambolesque. Pourtant, il ne faudrait pas oublier que ce récit parle avant tout de la mort d'enfants. Pour colorer davantage ses dialogues, Thierry Janssen les a truffés d'humour, d'anachronismes, de jeux de mots, de truculentes situations… Mais la magie ne pourrait opérer sans la dizaine de comédiens de haut vol, les accessoires, les costumes, les lumières… et la fabuleuse scénographie de Maggy Jacot et Axel De Booseré. Du champ de bataille d'Ypres au repaire des enfants perdus en passant par le bateau de Crochet, la rivière aux sirènes, etc., on voyage de l'un à l'autre, sans support vidéo, et dans un décor qui tient quasi en un seul tenant. La magie du récit et celle du théâtre ne font alors plus qu'un.
--> Bruxelles, Parc, jusqu’au 11 décembre. Infos et rés. au 02.505.30.40 ou sur www.theatreduparc.be