Les Hivernales de la danse, le rendez-vous des Étoiles en Belgique
La 9e édition réunit onze danseurs prestigieux ce week-end à Liège.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/773f294d-56c4-4d07-acee-8ef7063dead9.png)
Publié le 04-12-2021 à 07h06
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/MRHIB4D2BNC2LCIZ5KHZHTYSEM.jpg)
Marie Doutrepont peut être fière. Voici neuf ans qu'elle convie, chaque année, la crème de la crème des danseurs classiques et contemporains de la scène internationale pour un gala unique en Belgique : les Hivernales de la danse. Si la crise du Covid a eu raison de l'édition 2020, les Hivernales 2021 ont, elles, été repoussées de mars à ces 4 et 5 décembre. "À ce jour, il n'y a aucun événement similaire en Belgique, se félicite Marie Doutrepont, si ce n'est ces ballets russes qui viennent présenter des grands classiques… un peu poussiéreux."
Ancienne danseuse professionnelle belge (Ballet des Flandres, Royal Ballet de Covent Garden…), elle a forgé la réputation de son gala en accueillant "des danseurs en plein apogée de leur carrière, de manière à montrer au public, qu'il soit néophyte ou amateur, qui est le danseur classique d'aujourd'hui". On est en effet bien loin de l'image, surannée, du danseur en collants ou de la danseuse en tutu rose effectuant des sauts de chat. "Quand j'étais danseuse, on commençait déjà la polyvalence des styles, c'est-à-dire qu'on abordait, beaucoup plus qu'avant, le contemporain, le moderne, le néo-classique…, poursuit Marie Doutrepont. Et, aujourd'hui, lors des auditions pour les compagnies ou de grands concours de danse, les candidat(e)s doivent souvent présenter une variation classique et une variation contemporaine afin de montrer qu'ils ne sont pas limités à la technique classique. C'est vraiment très important parce que le public est en demande de nouvelles choses et parce que le danseur doit être façonnable pour le chorégraphe."
Programme varié et secret
Le programme des Hivernales se veut donc riche et varié : extraits de ballets classiques, pièces modernes, contemporaines, néo-classiques… et même une création. Nous n'en saurons toutefois pas plus, car Marie Doutrepont se fait un point d'honneur à garder secret, jusqu'au jour J, le détail des chorégraphies auxquelles va assister le public. "Depuis la création des Hivernales, c'est important pour moi que le spectateur s'installe dans la salle en attente de surprises et non d'une pièce en particulier, défend-elle. J'essaie ainsi de proposer une belle palette de styles différents pour que le spectateur puisse être ému ou touché par une (ou plusieurs) des chorégraphies présentées."
Cette année, elles seront interprétées par onze danseurs prestigieux comme les Étoiles Maria Kochetkova (English National Ballet), Constantine Allen (Het Nationale Ballet Amsterdam), Denys Cherevychko (Ballet de l'Opéra de Vienne), Miguel Ramalho (Ballet national du Portugal)… Si lors des premières éditions Marie Doutrepont a pu compter sur ses propres contacts dans le milieu de la danse pour assurer le spectacle, au fil du temps le gala a gagné en crédibilité au-delà de nos frontières, attirant, chaque année, de nouveaux solistes de renom. À tel point qu'aujourd'hui "mon principal tracas est de choisir les danseurs que j'invite, car j'ai envie d'en faire venir plein".
Danser, "un métier qui fait rêver"
Privilège offert par les Hivernales, les spectateurs peuvent, s’ils le souhaitent, assister, le dimanche 5 décembre, à 12 h 45 (juste avant la représentation), à l’échauffement des Étoiles (1 h 15) donné par Thomas Gallus, ex-soliste et professeur international, accompagné au piano par Laurent Choukroun, pianiste à l’Opéra de Paris. Une démarche qui participe de la volonté de Marie Doutrepont de montrer la réalité du métier de danseur tant à l’attention des adultes que des plus jeunes, notamment celles et ceux qui suivent des cours de danse.
"Danser, être dans la lumière reste un métier qui fait rêver", observe-t-elle. "Mais il faut que les élèves en danse comprennent que la barre, l'entraînement quotidien, fait partie de la vie du danseur, de ses débuts jusqu'à la fin de sa carrière, insiste l'ancienne danseuse. Ils doivent se rendre compte de l'humilité d'un danseur face à son corps et de la préparation physique et psychologique que demande une prestation de quelques secondes ou minutes sur scène." Elle complète : "Évidemment, dans les vidéos sur les réseaux sociaux, c'est la performance qui est mise en valeur (la jambe le plus haut possible, le plus de pirouettes, etc.), mais, derrière tout cela, il y a un travail beaucoup plus conséquent que ne saisissent pas toujours les ados en regardant ces vidéos. C'est donc important pour moi d'ouvrir la porte sur cet entraînement pour aussi ouvrir les esprits sur le quotidien des danseurs."
--> Les Hivernales de la danse, le 4 décembre à 20 h et le 5 décembre à 15 h (avec possibilité d’assister à l’échauffement à 12 h 45) à la Caserne Fonck à Liège. Infos et rés. au 070.22.21.07 ou sur www.leshivernales.be