Marre du métro-boulot-dodo ! Ce couple est parti vivre dans les bois
La pièce “Les Envies sauvages” se fond à merveille dans l’écrin du lac de Genval.
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Publié le 07-07-2022 à 15h32
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Si l'épidémie de Covid et les confinements successifs ont paralysé le secteur culturel pendant de (trop) longs mois, cet arrêt forcé a, toutefois, permis l'émergence de projets inédits. À l'image du festival d'humour Il est temps d'en rire, créé en pleine pandémie, en juillet 2020, et qui revient cet été pour une 3e édition. Le concept ? Le temps d'une soirée, les spectateurs assistent, assis dans un transat, à un spectacle d'humour présenté en plein air sur la pelouse du lac de Genval.
Toilette sèche, douche à l’eau de pluie
Après le vaudeville Sex and Jealousy de Marc Camoletti en 2021, c'est la comédie grinçante Les Envies sauvages de Céline Scoyer, mise en scène par Thibaut Nève, qui est, notamment, au menu cette année. L'histoire ? Alice (Sarah Dupré) et Romain (Thibault Packeu), jeune couple, ont décidé de tout lâcher pour aller vivre dans les bois. "On a fait le choix d'une vie tout autre. On se donne un an", se réjouissent les deux amoureux. Leur cabane, ils l'ont aménagée et bichonnée : toilette sèche, douche à l'eau de pluie, vélo pour produire de l'électricité, etc. Un vrai petit hâvre de paix. Mais c'était sans compter l'arrivée impromptue de "Pissenlit" (Jérémy Lamblot), jeune militant zadiste (pour ZAD, zone à défendre) venu lutter contre un projet de center parcs dans la région.
La vie en autarcie a ses limites
Indéniablement, le texte de Céline Scoyer résonne en chacun de nous. Qui n’a, en effet, pas pensé, après deux années éprouvantes de confinement, à tout plaquer pour s’extraire du quotidien métro-boulot-dodo, fuir le stress et revenir à une vie plus saine, davantage connectée à la nature ?
Mais malgré ces idéaux louables, l’autrice nous montre aussi que vivre en autarcie a ses limites et se heurte à l’essence même de la nature humaine, provoquant un retour à une forme de sauvagerie : la crainte de la solitude, de l’infidélité en amour ; l’instinct de survie ; l’égoïsme ; la peur de la mort… Sous ses abords amusants et drôles, la pièce laisse ainsi peu à peu affleurer une certaine noirceur chez Alice et Romain. Une mutation émotionnelle que les deux comédiens incarnent avec brio, tout particulièrement Thibault Packeu, qui excelle à sombrer dans les excès (enthousiasme, peur, jalousie, violence…).
Cette dérive est d’autant plus saisissante que le public est totalement immergé dans cette vie en forêt, grâce à la fabuleuse scénographie de Sophie Hazebrouck et Laura Erba qui ont imaginé une cabane se fondant à merveille dans le décor naturel du lac de Genval.
--> Au lac de Genval, jusqu’au 30 juillet. Infos et rés. sur www.ilesttempsdenrire.be