Les Doms annoncent un flamboyant festival 2023
Majoritairement féminine, la programmation aligne des parcours uniques, hors du commun, profondément humains.
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Publié le 21-03-2023 à 20h46
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Le Théâtre des Doms, qui célébrait l’an dernier ses 20 ans à Avignon, a dévoilé le menu millésimé 2023 de “son” festival Off. Sans volonté de se doter d’une thématique, Alain Cofino Gomez a sélectionné des parcours “uniques, hors du commun, profondément humains”. Et pour la plupart “portés par le féminin”. Avec pour effet souhaité de leur offrir de la visibilité, de même, poursuit le directeur, “qu’au surgissement des cultures urbaines, aux personnes racisées, à la communauté LGBTQIA+, au handicap”.
”Loin de toutes revendications ou d’une quelconque militance, les œuvres que nous allons défendre sont des histoires humaines formulées avec le vocabulaire exigeant de l’invention scénique contemporaine”, avance celui qui chapeaute ce menu de l’incandescente formule “Parcours flamboyants”.
Entrée en matière avec le jeune public, c’est une tradition aux Doms. Le premier rendez-vous de la journée est fixé avec Dominique toute seule, par la Cie Au détour du Cairn, l’histoire d’une disparition sociale et d’une polyphonie du vivant.
L’enfance et l’absence, encore, figurent au cœur de Je crois que dehors c’est le printemps, pièce à travers laquelle Gaia Saitta “redonne au théâtre sa force ancestrale”.

Les mythes de toujours et le présent se conjuguent dans Méduse·s, d’après l’histoire cette gorgone transformée en monstre en punition d’avoir été violée. Ici, le collectif La Gang évacue le point de vue de Persée pour le restituer à Méduse. “Une flamboyante histoire qui ne finit pas forcément mal.”.
Il est encore question de culture du viol, mais aussi d’amnésie traumatique, de secret dissipé, de reconstitution et de reconstruction dans Marche Salope, acte de résistance poétique de Céline Chariot.
Quand l’art urbain – slam, electro, krump – “vient boxer la black box scénique”, c’est l’heure d’Angles morts, où l’autrice et performeuse Joëlle Sambi (avec ses complices Sara Machine aux platines et Kenza Deba à la danse) plonge les mains et les mots dans le cambouis de la violence, de la lutte, de la radicale nuance.
Au jardin et ailleurs
Pour la troisième fois, la scène de bois du jardin s’ouvre à des propositions neuves, brèves, et sélectionnées par un jury indépendant. Au menu de la Garden Party 2023 figurent In English Please, par Harpo Guit, l’histoire d’une immersion linguistique qui échappe au raisonnable; Voie, Voix, Vois, où Gaël Santisteva et ses acolytes Saaber Bachir et Antoine Leroy convoquent la ventriloquie pour questionner la norme, le contrôle, la liberté; Y a brûler et cramer, road movie initiatique où le corps féminin se met en rapport avec le minéral; Beat’Ume où le duo Z&T slame ses punchlines à la face du monde.

Les Doms, c’est aussi une programmation danse et cirque avec ses partenaires historiques. Au CDCN Les Hivernales, on ne boudera pas la joie intense de retrouver Simple d’Ayelen Parolin. À Occitanie fait son cirque en Avignon, Lucie Yerlès et Gaspar Schelck déploieront leurs questions physiques et savantes dans Le Solo.
À noter encore le Prix Jo Dekmine décerné cette année à Castélie Yalombo, dont l’activité artistique croise divers univers, et vue récemment dans RAGE. Marie Comblet est l'artiste visuelle choisie cette année pour émailler les publications et les murs des Doms. L'intensité de son trait se décline sous l’identité de @violence_incandescente.
- Festival Off aux Doms, Avignon, du 6 au 27 juillet – www.lesdoms.eu