Que deviennent nos souvenirs ?
Quand le cirque et la danse nous racontent. Envolées acro-dansées pour un printemps tout-public. Foison de spectacles pour tous. Tour d’horizon, points forts et pulsations.
- Publié le 14-04-2023 à 20h00
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Du cirque gratuit, pour tous, dans toute la ville, et de préférence en plein air… Une concentration de spectacles jeune public au Théâtre Marni, grâce au Mini D Festival, aux accents particulièrement chorégraphiques et circassiens, cette année. Les propositions accessibles et familiales se bousculent au portillon printanier. Petit tour d’horizon à la veille des deux événements pour ne pas rater le coche. Alors, tous en piste pour un printemps qui sera acrobatique ou ne sera pas.
Flash back
Initialement, Hopla ! était le grand rendez-vous des vacances de Pâques. Gratuit, bruxellois et inclusif. Depuis 2007, le festival s’est étoffé. Il est passé d’une journée de représentations à une petite semaine de programmation, avec une vingtaine de spectacles au menu. Si le cirque contemporain abolit les frontières entre les différentes disciplines artistiques, mêlant volontiers la danse et le théâtre aux acrobaties, il réunit aussi tous les publics, par son caractère universel. Souvent sans paroles, il parle à tous.
Cette année, toutefois, le festival doit réaliser le grand écart entre francophones et néerlandophones, les vacances de Pâques, ou de printemps, n’ayant pas lieu même temps. Résultat, Hopla ! se déroulera entre les deux, du 18 au 24 avril. Une contrainte qui est aussi devenue source de créativité pour l’organisateur, l’échevinat de la Culture de la ville de Bruxelles. D’autres publics, moins avertis, de seniors ou de malvoyants, pourront en effet être touchés grâce aux matinées ou séances scolaires. Les grands rendez-vous restent fixés au mercredi ou durant le week-end pour profiter ensemble des pulsations circassiennes de la ville, de Laeken à Molenbeek ou du Quai à Brûler au cœur des Marolles.
Temps forts
"Pulse" de la Cie Kiaï : forme chorégraphique pour une pièce de cirque généreuse avec cet espace rebondissant de 9m de diamètre qui propulse les acrobates dans un ballet aérien où la pulsation musicale donne le la. Six têtes, douze bras et douze jambes se synchronisent dans une transe acrobatique faisant appel aux sens plutôt qu’au mental. Une vraie tribu de six artistes avec cette chaleur qui augmente, ce rythme cardiaque qui s’accélère et ces corps qui se déploient dans toutes les dimensions (Les 22/4 à 15h00 et à 16h00 le 23/4 au Vismet)
"Déracinée" du collectif Chapacans : Une première belge et surtout une balade sur les traces des souvenirs, un spectacle immersif sur les chemins de la mémoire. Que fait-on de nos souvenirs ? Comment participent-ils à la construction de notre identité ? Ce spectacle est une visite sur les chemins sinueux de la mémoire d’une femme. (Les 22 et 23/4 à 14h30 au Monument au Pigeon-Soldat)
"L O N E" de Luuk Brantjes : L’artiste va nous prouver, à lui tout seul, combien la solitude, précisément, peut être bénéfique. Et rappeler qu’être seul·e ou solitaire dans un monde constamment connecté n’est pas pareil. De la joie de la tranquillité (Le 19/04 à 14h30 et à 17h00, à la Cité Versailles.)
"Inertie" de Underclouds Cie : Une première belge qui réunit des artistes de cirque et un sculpteur pour construire et habiter une structure mobile géante. Entre poésie, prouesse technique et jeux d’esprit, on nous le présente d’ores et déjà comme un immanquable. (Le 23/4 à 12h45 et 17h00, Place de Ninove).
À couper le souffle, et pas seulement au figuré, “À 2 mètres” de Jesse Huygh et Rocio Garrote a reçu le prix Maeterlinck de la critique 2022 du meilleur spectacle de cirque.
"À 2 mètres" de Jesse Huygh et Rocio Garrote : Un spectacle à couper le souffle, et pas seulement au figuré. Ou comment reculer les frontières de l’impossible au Mini D festival avec du cirque sous oxygène, du jamais vu pour apprivoiser la maladie, la désacraliser et rappeler combien humanité et solidarité font sens au cirque contemporain. Deux mètres, comme la distance imposée pendant le Covid, période durant laquelle le spectacle a été conçu, en vue de jouer en extérieur à la rencontre des gens confinés, en hôpital, en maison de repos, ou ailleurs. Ou encore, comme le tube d’oxygène qui relie l’artiste à sa partenaire sur scène. Debout sur sa plateforme, il mesure son oxygène: 98. Puis ses battements de cœur. Il s’agrippe au mât chinois, s’y enroule, y grimpe, captive le public, redescend, mesure à nouveau son oxygène. Premier arrêt. Peu à peu, sans misérabilisme, l’acrobate, atteint de mucoviscidose, évoque sa maladie, livre des détails, avec parcimonie, et confie qu’elle lui a appris à ne jamais abandonner. Avant de reprendre son main à main, ses acroportés, son escalade au sommet du mât chinois d’où il semble nous toiser. Une belle leçon de vie. (Le 21/4 à 13h30 et le 22 à 15h, au Marni).
Infos pratiques
Hopla ! du 18 au 23 avril. Lieux : Maison de la Création Cité Modèle, Maison de la Création Gare, Centre culturel Bruegel, Centre culturel Pôle Nord, Cité Versailles, Centre culturel Tour à Plomb, Place de Ninove, CG De Linde, Quartier Vismet.
Infos : www.hopla.brussels
Mini D Festival du 15 au 26 avril. Lieux : Marni, Théâtre Mercelis, place Fernand Cocq, Charleroi danse / La Raffinerie, la Maison des Cultures de Molenbeek, Le Senghor.
Infos : www.theatremarni.com