Guy Pion : “Ce qui m’intéresse dans le rôle des sales types, c’est de trouver leur faille”
Fondé en 1982, le Théâtre de l’Éveil, co-dirigé par les comédiens Guy Pion et Béatrix Ferauge, cessera définitivement ses activités en décembre prochain, après avoir co-produit un dernier spectacle, “Lysistrata”, avec le Théâtre royal du Parc. À voir du 7 septembre au 14 octobre.
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- Publié le 05-09-2023 à 15h23
- Mis à jour le 07-09-2023 à 10h46
C’est une aventure artistique et humaine longue de près d’un demi-siècle, 41 ans très précisément, qui est sur le point de s’achever : le 31 décembre prochain, le Théâtre de l’Éveil, co-dirigé par Guy Pion et Béatrix Ferauge, cessera définitivement ses activités. Mais avant cela, les deux comédiens seront sur la scène du Théâtre royal du Parc pour une dernière co-production, Lysistrata d’après Aristophane, mise en scène par Thierry Debroux. Guy Pion y sera le seul comédien face à neuf comédiennes. Interview.
Pourquoi avez-vous décidé d’arrêter le Théâtre de l’Éveil ?
Nous clôturerons le 31 décembre 2023, au terme de 41 années d’activités. Nous avons commencé en 1982, avec "L’Éveil du Printemps" de Frank Wedekind. Nous n’avons ni amertume ni regret. Nous partons avec le sentiment du travail bien fait. D’une certaine façon, nous avons fait ce que nous voulions faire et nous avons dit ce que nous voulions dire. Nous avons toujours voulu être en écho avec ce qu’il se passe dans la société (l’antisémitisme, la guerre, la cause des femmes…). Le Théâtre de l’Éveil, c’est être en éveil, rester vigilant.
Le Théâtre de l’Éveil n’a jamais eu de lieu propre. Vous avez toujours travaillé en co-production...
Oui, avec des maisons qui avaient des lieux : l’Atelier théâtral de Louvain-la-Neuve ; le Nouveau Théâtre de Belgique (Martyrs) à Bruxelles ; le Centre dramatique hainuyer à Mons ; le Théâtre Le Public et, enfin, Le Théâtre du Parc à Bruxelles. Nous n’avons fait que des spectacles à larges distributions, ce que j’appelle le théâtre épique. Nous totalisons 56 productions.
Votre collaboration avec Le Parc a démarré en 2014, avec “Richard III” de Shakespeare. S’en sont suivis “L’Avare”, “Méphisto”, “Le Noël de Mr Scrooge”, “1984”, “L’école des femmes”, “Animal Farm” et, tout prochainement, “Lysistrata”. Vous y interprétez, à chaque fois, des rôles de sales types. Qu’est-ce qui vous plaît dans ces personnages ?
Ce qui m’intéresse dans ces rôles, c’est de dénicher, avec l’aide du metteur en scène, l’endroit où l’on peut trouver un élément de compassion, même si c’est le pire des salauds comme Richard III. J’aime trouver, sous l’épaisseur de la méchanceté, où il y a une faille possible.

Le Théâtre de l’Éveil s’arrête, mais le public continuera de vous voir, vous et Béatrix Ferauge, sur les plateaux de théâtre.
Oui. Je serai à l’affiche de “Zorro” au Parc la saison suivante. Il y aura aussi une ixième reprise de “Mr Scrooge”. Mon projet, c’est de continuer d’être sur scène et de défendre de beaux rôles. Mais j’en ai eu mon lot et je n’ai vraiment pas à me plaindre. Je céderai volontiers la place à de plus jeunes comédiens pour des rôles d’envergure.
→“Lysistrata” au Théâtre du Parc, du 7 septembre au 14 octobre, à partir de 12 ans. Infos et rés. au 02.505.30.30 ou sur www.theatreduparc.be