Connaissez-vous le hip hop freestyle ? Ou danser en toute liberté, sans chorés ni contraintes
Danseuse hip hop, entrepreneuse et maman, Anissa Brennet a créé en 2016 l’association Freestyle Lab, qui soutient les danseurs freestyles belges en organisant de nombreux événements. Le prochain ? Deux jours d’ateliers et de jams ouverts à toutes et tous, danseurs et non-danseurs, les 14 et 15 septembre à La Raffinerie (Molenbeek).
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- Publié le 11-09-2023 à 17h48
- Mis à jour le 11-09-2023 à 19h37
”J’ai toujours aimé la danse”, sourit, les yeux brillants, Anissa Brennet, casquette posée sur sa longue chevelure brune. “Et je ne veux pas m’arrêter !”, assure cette maman sur le point d’accoucher d’un deuxième petit garçon.
Si, enfant, elle a suivi des cours de danse classique pendant quelques années, ado, ce qui l’a fait vibrer plus que tout, c’est la musique et la danse hip hop. Un style, une culture qu’elle découvre grâce à ses deux frères. Missy Elliott, Timbaland, Justin Timberlake… : dans la petite lucarne familiale, sur MCM et MTV, ça chante et ça danse beaucoup. “On passait des heures à regarder les clips et apprendre les pas”, se souvient Anissa.
Diplômée en Communication multilingue de l’UCL en 2014, la jeune femme vient s’installer à Bruxelles “pour le boulot” – elle travaillera à temps plein dans le secteur européen comme coordinatrice d’événements – “mais aussi pour la danse parce que je savais que des danseurs hip hop s’entraînaient dans les gares, qu’il y avait des battles, etc.” En 2015, en parallèle de ses cours de danse (”une heure par semaine, ce n’est pas assez”), elle participe au programme 1000 Pieces Puzzle, une formation de cinq weekends à Anderlecht.
Les battles, oui, mais…
C’est le début de l’aventure. “Là, je me lance vraiment dans le hip hop. Je m’entoure ; je rencontre la communauté ; dès qu’il y a un battle, j’y participe ; je demande à Baloo The Cage, danseur hip hop de référence en Belgique, de m’entraîner… Tout cela en parallèle de mon temps plein, raconte-t-elle. Je danse beaucoup. Je voyage beaucoup pour la danse. J’ai cette passion pour la scène underground, c’est-à-dire la danse de rue. On s’entraîne Gare du Nord, Gare du Luxembourg. Je me plais vraiment là-dedans”.

Pourtant, Anissa ressent une “frustration”. La danseuse apprécie les battles, mais “je n’avais pas envie de faire que ça”. “Je voulais juste danser avec les danseurs freestyles, soit des danseurs qui dansent librement au rythme de la musique, de façon brute et spontanée, sans aspect chorégraphique. J’aspirais à me connecter à la communauté, à avoir des moments d’échange, de partage dans un endroit où l’on puisse se rassembler.”

En 2016, elle saute le pas et crée son association, Freestyle Lab, avec laquelle elle commence à organiser des workshops (ateliers) et des soirées jam (moments d’échange). Très vite, un constat : “Ma frustration est, en fait, celle de toute une communauté”. De fil en aiguille, le bouche-à-oreille fait son œuvre et le succès est au rendez-vous. À tel point qu’elle démissionne de son job en janvier 2019 pour se consacrer à 100 % à Freestyle Lab.
Une association reconnue
Huit ans plus tard et alors que 2023 marque les 50 ans du mouvement hip hop, Freestyle Lab est une association reconnue dont les événements drainent des centaines de danseurs freestyles de tout style (hip hop, house, waacking, krump, breakdance, etc.), tout âge, tout niveau et toute classe sociale. Danseuse et maman, Anissa est aussi devenue une cheffe d’entreprise. “Il ne faut pas penser petit parce qu’on est dans l’art et la culture. Au contraire, défend-elle. Il faut professionnaliser ce genre de projet, viser grand, avoir des ambitions et d’autres modèles de revenus”.

”Aujourd’hui, reprend-elle fièrement, nous organisons nos propres événements (workshops, battle annuel, camps d’été, jams, sessions d’entraînement…) ; nous avons des collaborations avec des institutions (musée BELvue, AB, KVS, Tour&Taxis…) et nous sommes un collectif puisque, derrière ce projet, nous sommes tous des danseurs”.
Il ne faut pas penser petit parce qu'on est dans l'art et la culture. Au contraire, il faut professionnaliser ce genre de projet, viser grand, avoir des ambitions."
Pour démarrer cette nouvelle saison, Freestyle Lab sera les 14 et 15 septembre à La Raffinerie (Charleroi-Danse) à l’occasion des Fancy Legs, un cycle de soirées et de workshops destiné, que l’on soit professionnel ou amateur, à découvrir, s’initier et partager les styles et pas qui se pratiquent en-dehors des scènes instituées. Plus précisément, Freestyle Labo proposera, autour du hip hop et de la house dance, deux soirées gratuites (un workshop et une Jam Party).
→ Toutes les infos sur https://freestylelab.be et sur https://charleroi-danse.be