"Lysistrata": elles décrètent une grève du sexe pour revendiquer leurs droits
Le Théâtre du Parc démarre sa saison avec “Lysistrata”, une pièce librement inspirée du poète grec Aristophane, qui met à l’honneur les femmes et leurs combats, sur scène (elles sont neuf pour un seul comédien) et dans le texte. Jusqu’au 14 octobre.
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- Publié le 15-09-2023 à 17h10
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Iran, Afghanistan, RDC, Espagne…, partout dans le monde, les femmes luttent pour faire entendre leur voix et défendre leurs droits. “Pour moi, si le théâtre ne peut pas rendre hommage à des aventures humaines comme celle-là, et bien, on ne remplit pas complètement notre mission”, défendait il y a peu, dans nos colonnes, Thierry Debroux, le directeur du Théâtre du Parc.
Pour démarrer la saison, il a donc décidé de mettre les femmes et leurs combats à l’honneur : sur scène, avec neuf comédiennes pour un seul comédien, mais aussi dans le texte, en choisissant d’adapter librement la pièce Lysistrata du poète grec Aristophane (411 avant J-C.), dans laquelle les femmes prennent le pouvoir.
“Que les hommes nous laissent diriger la cité !”
Nous sommes en Grèce antique, il y a 2400 ans. Les villes d’Athènes et de Sparte se livrent une guerre sans merci depuis vingt ans. Lysistrata (Anouchka Vingtier), athénienne et épouse d’un soldat, est déterminée : elle veut mettre fin à ce conflit. Mais comment ? Elle a invité les Athéniennes (Margaux Frichet, Océa Gonel, Charlotte de Halleux, Tiphanie Lefrançois et Noémie Maton) à l’aider : pour que les hommes cessent de se battre, “il faudra nous priver de sexe”, annonce-t-elle. Et, pour que le stratagème fonctionne, elle a créé une alliance avec une guerrière spartiate, Cléomène (Emma Seine).

Mais ce n’est pas tout. Alors qu’à Athènes, les femmes “ne sont bonnes qu’à attendre leur mari dans leur chambre à coucher”, Lysistrata n’est pas prête à se contenter du retour de son époux. “Que les hommes arrêtent de faire la guerre et nous laissent diriger la cité !”, intime-t-elle. Et de se rendre dans l’antre du pouvoir politique, l’Acropole, pour y kidnapper le vieux magistrat (Guy Pion) qui, en l’absence des hommes, gère les affaires mais se sert aussi allègrement dans les caisses. Phallocrate invétéré, il se vante d’avoir une épouse (Béatrix Ferauge) “si magnifiquement soumise”. Mais Lysistrata est prête à le défier : “L’heure des femmes a sonné !”

Accessible dès 12 ans
Thierry Debroux crée un spectacle engagé sur les droits des femmes (il a également imaginé le personnage d’une esclave, jouée par Alex Lobo), mais qui, fidèle à son style, reste, avant tout, un divertissement accessible dès 12 ans.

Danses, chants, combats d’épée, vidéos, humour (avec parfois même un côté farcesque)…, tout est réuni pour assurer le show, au risque, toutefois, d’entraîner la confusion en quelques endroits du récit et de tomber dans certains clichés que la pièce cherche, justement, à dénoncer.
→ Bruxelles, Parc, jusqu’au 14 octobre. Infos et rés. au 02.505.30.30 ou sur www.theatreduparc.be