Ils sont sept au total, tous issus de l’IAD. Leur prof Éric De Staercke les encourage et accueille, aux Riches-Claires, leur première et prometteuse création. Dans Le Paradoxe du tas, le collectif Hold Up traitait, avec une finesse peu commune dans l’usage de la caricature, des ambiguïtés et dichotomies de la vie en société. Trois ans plus tard, en novembre 2020, c’est au Marni qu’aboutit à huis clos le processus ayant mené à Another Brick. Une "première" qui devra attendre février 2022 pour retrouver ce plateau et un public en nombre raisonnable.
Sur scène, ils seront trois cette fois. Paul (Mosseray), Esther (Sfez) et Delphine (Peraya) emmènent d’abord chacun une poignée de spectateurs pour un prologue où il est question d’expériences d’exil, de partage, vécues au Kurdistan, en Palestine ou à Lesbos. L’intro se poursuit au seuil du plateau, dans l’obscurité, évoquant les 40 000 kilomètres de murs-frontières qui sillonnent la Terre, et tente une définition du chaos : "toute la matière mais pas dans le bon ordre".
Peu à peu s’esquissent décor – un quai de gare – et situation – les retrouvailles de trois amis, attendant le train qui doit les emmener vers un rendez-vous dont ils se réjouissent. "Éloignez-vous de la bordure du quai, s’il vous plaît." Un retard annoncé, une sirène au loin, un bruit sourd puis le silence. "Mesdames, messieurs, en raison d’un problème sur les voies, nous vous demandons de ne pas quitter le quai où vous vous trouvez."
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