La voltige aux balcons ou le grand retour des arts vivants. Les acrobates de Tripotes la Compagnie jouent «Encore une fois», au pied d’un immeuble pour des voisins épatés. De nombreuses autres expériences du même acabit sortent des coulisses.
Longtemps que n’avait plus résonné le bruit de l’acrobate qui retombe de tout son poids sur la planche coréenne avant de s’envoler à nouveau. Un bruit étouffé par le confinement et qui, soudain, fend à nouveau les airs, au pied de l’immeuble de la rue Steenvelt, sous le regard ébahi des habitants perchés à leurs balcons. Pour une fois, ce n’est pas le personnel soignant – ils se rattraperont à 20 heures tapantes – mais bien l’art vivant et la bien nommée représentation Encore une fois de Tripotes la Compagnie qu’ils ont applaudis à tout rompre, mercredi soir, des étoiles plein les yeux, à l’heure de l’apéro, après un moment doublement suspendu, hors du temps et du confinement.
Sauts périlleux à gogo, acrobates qui s’élèvent à hauteur des terrasses, main à main, échange de balles de ping-pong d’une bouche à l’autre, tandis que vole la sueur… Les trois artistes ont osé braver les interdits moraux, s’élever au-dessus des contraintes et encenser le toucher, sans risquer de porter préjudice à quiconque.
“C’était prenant, nous confie, main sur le cœur, une spectatrice encore tout émue. Cela m’a fait du bien. C’était comme de retrouver notre monde. Cela nous change du quotidien, surtout après le confinement. J’ai senti une grande entraide.” Sa voisine, elle, respire encore "la bouffée d’air frais" qu’elle vient de recevoir.
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