Liège, le 11 janvier 2015, 14 heures… Mégaphone en main, Karine Birgé ouvre le feu des "Misérables". "C’est une Révolution que nous allons faire. Il n’y a qu’un seul principe. Que l’homme soit libre de son destin." En toile de fond, Paris, le poumon du monde en cette date historique. L’actualité du roman emblématique de Victor Hugo résonne avec d’autant plus d’acuité qu’à l’heure où le spectacle des Karyatides commence, plus de quatre millions de Gavroche descendent dans les rues de la Ville Lumière pour devenir Charlie...
Après avoir adapté avec délicatesse "Madame Bovary" et "Carmen" en théâtre d’objet, les Karyatides poursuivent leur exploration des classiques avec une aisance de plus en plus perceptible. Et on les sait gré d’oser embrasser des monuments tels que "Les Misérables" ou deux mille pages résumées en une heure, sans être dénaturées pour autant, avec une table et quelques Santons dénichés au marché aux puces ! Un vrai défi que les deux comédiennes Karine Birgé et Marie Delhaye relèvent de main de marionnettiste. Précédée d’une belle réputation, la compagnie des Karyatides bénéficie de tribunes aussi prestigieuses que le Théâtre de Liège ou le National et joue chaque fois plusieurs jours de suite en soirée ou en matinée, deux faits assez rares en jeune public pour être soulignés. Leur spectacle s’adresse bien sûr à tous et dimanche après-midi, à Liège, les adultes étaient plus nombreux que les enfants.
Habillées de noir, manipulant à vue sur une table à dessin amovible qui permet de passer d’une scène à l’autre ou de jouer sur les effets travelling, les comédiennes sont relayées par l’écran cyclo qui habille le plateau.
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