Gare du Midi : juste de la com’ ?
Un édito de François Mathieu
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- Publié le 27-08-2023 à 21h16
- Mis à jour le 27-08-2023 à 21h09
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La gare du Midi, l'une des principales portes d'entrée vers la Belgique, est depuis de nombreuses années l'un des points critiques de la vente et de la consommation de stupéfiants. Les élus locaux le clament haut et fort depuis longtemps. Vendredi, lorsque tombe le communiqué de presse de la ministre de l'intérieur Annelies Verlinden (CD&V) titré "Des mesures pour rétablir l'habitabilité et la sécurité de la gare du Midi et de ses environs", on se dit "Enfin, ça bouge".
L'insalubrité et l'insécurité y ont, il est vrai, atteint des sommets. Quand ce samedi, une opération de police monstre - avec présence de la ministre s'il vous plaît - s'y déroule pour faire "le grand nettoyage", on ne peut cependant s'empêcher de douter. N'est-ce pas juste une vaste opération de com' à quelques mois des élections ? L'avenir le dira. Il faudra cependant plus qu'un communiqué de presse très ambitieux - et très flou - et une opération de police pour faire de la gare du Midi un endroit de transit international sécurisé et sécurisant. Ce n'est pas après deux jours qu'on peut asséner "après les mots, les actes".
Les actes, parlons-en. Ou plutôt des acteurs. Car la complexité de la gare dans sa gestion est liée à la multitude d'acteurs qui y sont présents, avec une tranche de pouvoir délimité pour chacun (police fédérale, police locale, SNCB, Stib. etc.).
Le fédéral semble vouloir prendre la main en nommant un coordinateur… pour répartir les tâches. Mais ce sont de véritables actes dont les acteurs locaux ont besoin. D’abord, d’un vrai soutien de la part du fédéral aux polices locales, de manière structurelle, pas pour une opération d’un jour. Peut-on encore imaginer longtemps que la principale gare du pays n’ait pas "son" commissariat de police ?
Ensuite, la ministre prêche pour la coordination et la coopération entre les acteurs concernés. Très bien. Logique, même. C’est le Centre de crise qui aura cette mission, mais la compétence sera ensuite transférée à la Région une fois que le plan d’action sera en place, annonce la ministre Verlinden. N’est-il pas plus pertinent d’outiller directement communes et Région pour s’attaquer aux problèmes de fond sans plus attendre ? Qui a pris le contrôle des opérations ces derniers jours ? Le fédéral. Qu’il concerte donc les différents acteurs pour allouer mieux - et sans doute différemment - les moyens pour redorer le blason de la garde du Midi. Et là, on pourra parler d’autre chose que d’une opération "coup de poing"…