Adieu ma concubine
"Adieu ma concubine." S’il avait été porté à l’écran par le cinéaste chinois Chen Kaige, c’est ainsi qu’aurait pu s’intituler le soap opera qui réunit, dans les rôles principaux, François Hollande, Valérie Trierweiler et Julie Gayet. Un commentaire de Philippe Paquet.
- Publié le 26-01-2014 à 17h44
- Mis à jour le 27-03-2014 à 19h46
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Un commentaire de Philippe Paquet.
"Adieu ma concubine." S’il avait été porté à l’écran par le cinéaste chinois Chen Kaige, c’est ainsi qu’aurait pu s’intituler le soap opera qui réunit, dans les rôles principaux, François Hollande, Valérie Trierweiler et Julie Gayet. Cette dernière est la seule actrice professionnelle du lot, mais les deux autres comédiens ont fait jeu égal.
Prenez le président "normal" François Hollande, par exemple, celui qui, pendant la campagne électorale, avait promis qu’il ferait "en sorte que [s]on comportement soit en chaque instant exemplaire". Eh bien, il a congédié la Première Dame de France avec une sobriété effectivement exemplaire. Une phrase, une seule : "J’ai mis fin à la vie commune que je partageais avec Valérie Trierweiler". Rien à ajouter.
Cette sentence, le chef de l’Etat l’a dictée par téléphone à la responsable du service politique de l’AFP. Pour manifestement s’épargner l’embarras d’une signature sur un communiqué. Il aurait, certes, pu signer "François", tout simplement, puisqu’il ne s’agit, après tout, que d’une "affaire privée" qui ne concerne pas le président de la République. Mais si tous les Français faisaient comme lui et s’adressaient à l’AFP pour informer le monde entier de leurs crises de couple (ou d’autres "affaires privées"), où irions-nous ?
Répudiée donc celle dont François Hollande disait, en 2010, qu’elle était "la femme de sa vie", celle qui lui avait fait perdre quinze kilos (repris depuis). Renvoyée en une quinzaine de mots à son cher "Paris Match", par le fait et le bon plaisir du prince. Expulsée, et contrairement à Leonarda, elle ne pourra pas revenir. L’intéressée (qui n’est plus intéressante) n’a pas tardé à réagir sur Twitter, son arme de prédilection : pour remercier… le personnel de l’Elysée qu’elle ne reverra plus.
On regrette un dénouement aussi brutal et aussi rapide. Signifie-t-il, en effet, qu’on ne se délectera plus du spectacle offert par un Président normal se rendant à scooter rue du Cirque (n’est-ce pas merveilleux ?) pour faire des cabrioles avec une starlette dans un appartement prêté par un gars du milieu un peu louche ? Ce serait dommage car, si la production est à trop petit budget pour pouvoir inverser la courbe du chômage, elle a au moins le mérite de casser la morosité ambiante.