Donald Trump, ce type sympa et ordinaire
S’il a bien raillé le "pauvre Jeb Bush" et qualifié de "stupides", les gens au gouvernement à Washington, le milliardaire de Brooklyn s’est globalement abstenu, ces jours-ci, d’insulter les femmes, les immigrants, les musulmans et plus généralement tous ceux qui ne l’aiment pas.
Publié le 09-02-2016 à 09h18 - Mis à jour le 09-02-2016 à 09h28
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Une "diplomatie pour les nuls" de Philippe Paquet.
Arriver deuxième aux caucus de l’Iowa, à courte distance du vainqueur, est tout à fait honorable pour n’importe quel candidat à l’élection présidentielle américaine, a fortiori pour un nouveau venu en politique qui, sept mois plus tôt, était connu surtout des lecteurs de la presse people, des amateurs d’émissions de téléréalité et des agents immobiliers.
Pour Donald Trump, cependant, ce résultat fut, le 1er février dernier, synonyme d’humiliation, ou presque. Celui qui, à la surprise générale, n’a cessé d’écraser ses adversaires dans les sondages depuis l’annonce de sa candidature à l’investiture républicaine, en juin, a fait, en effet, de ce qu’il croit être son évidente supériorité le principal argument de sa campagne. Nul autre que lui n’ayant, à ses yeux, les qualités requises pour devenir président des Etats-Unis, il était inconcevable qu’il puisse finir, dans l’Iowa, autrement qu’à la première place.
Pour quelqu’un que l’ancien gouverneur du Texas Rick Perry avait, en connaisseur, brillamment décrit comme "un mélange toxique de démagogie, de mesquinerie et d’absurdité", tirer les leçons de pareil échec a dû être douloureux. Les observateurs ont néanmoins l’impression que Donald Trump s’est quelque peu "adouci" en arpentant le New Hampshire avant les primaires qui y sont organisées ce mardi et qu’il devrait, cette fois, gagner haut la main.
S’il a bien raillé le "pauvre Jeb Bush" et qualifié de "stupides", les gens au gouvernement à Washington, le milliardaire de Brooklyn s’est globalement abstenu, ces jours-ci, d’insulter les femmes, les immigrants, les musulmans et plus généralement tous ceux qui ne l’aiment pas (soit 52 % au moins des Américains). Pour l’aider à polir son image de brute épaisse, un pasteur de ses amis a raconté que Donald avait un jour remboursé le prêt hypothécaire d’un couple qui l’avait aidé quand sa voiture était tombée en panne en rase campagne. "C’est un type bien plus ordinaire qu’on ne le pense", a commenté son fils. On le croit sans hésiter.