Edito: dans "nationalisme", il y a "nation"
Ainsi donc, il y aurait dans notre pays, au Sud, un bon nationalisme, de gauche, ouvert et wallon et, au Nord, un mauvais nationalisme, de droite, racrapoté et flamand.
Publié le 22-08-2013 à 05h38 - Mis à jour le 22-08-2013 à 08h32
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Ainsi donc, il y aurait dans notre pays, au Sud, un bon nationalisme, de gauche, ouvert et wallon et, au Nord, un mauvais nationalisme, de droite, racrapoté et flamand. Le ministre-Président à double casquette - Région wallonne et Fédération Wallonie-Bruxelles - , Rudy Demotte, nous avait habitués à plus de nuances. Cette vision manichéenne du pays, exposée au détour d’un discours censé présenter sans portée politique le programme des Fêtes de Wallonie emploie des termes qui doivent, en Belgique, être manipulés avec toutes les prudences.
Si, effectivement, on peut comprendre qu’il puisse être utile de cultiver un sentiment de cohésion, de fierté, d’appartenance à sa région, à sa communauté, il faut pouvoir en choisir les mots. Car entre l’expression d’un chauvinisme de bon aloi et la reconnaissance de ce qui peut être interprété comme l’aspiration à la création d’une nation, il y a un pas, une frontière, qu’il est dangereux de franchir dans notre pays de porcelaine. Passons sur le fait que l’instauration d’un Etat wallon ne répond à aucune volonté populaire. Retenons plutôt que ce genre de propos donne des gages à ceux qui, dans le nord du pays, rêvent ouvertement à la création d’une Flandre indépendante, libérée de cet insupportable boulet francophone.
En utilisant la rhétorique de la N-VA, Rudy Demotte scie la branche sur laquelle les francophones sont assis. La réaction ostensiblement ravie du très nationaliste Geert Bourgeois, mercredi, en dit d’ailleurs long sur le caractère maladroit de cette inutile provocation.