Édito: une question d’indépendance

Au cœur des débats : la question de l’indépendance éditoriale. Que penser de tout cela ? 1. D’abord qu’il est positif que des opérateurs osent encore le pari d’investir massivement dans la presse écrite à l’heure où certains prédisent l’agonie de ce secteur. Dans le privé, ces investisseurs ne sont d’ailleurs pas légion…. Injecter de nouveaux moyens financiers dans les quotidiens concernés, c’est leur donner la possibilité de se développer mais aussi et surtout de réussir la révolution numérique en cours.

2. En termes de pluralisme démocratique, voir à terme l’apparition probable de deux grands groupes de presse francophones forts, Rossel d’un côté (famille Urbain) et IPM-l’Avenir de l’autre (famille le Hodey et Tecteo), est préférable à d’autres options qui auraient pu aboutir à un marché fortement déséquilibré sur le plan concurrentiel. La diversité des idées et des opinions en aurait souffert.

3. La question de l’indépendance des rédactions par rapport à un nouvel investisseur peut et doit être posée. Sereinement. Sans naïveté, mais sans fantasmes non plus. Pour Tecteo, comme pour tout autre investisseur, public ou privé. C’est un fait : les rédactions sont confrontées à différents types de pressions (économiques, politiques, etc). Il en va de leur crédibilité d’y faire face afin de préserver la cohérence de leur ligne éditoriale.

Le temps où l’on investissait dans la presse dans un seul but de “pouvoir” est révolu. Ce qui compte aujourd’hui, c’est la qualité d’un projet industriel capable de transformer le modèle économique de nos médias. Parler de “Berlusconisation” est un faux débat.

Un édito de Vincent Slits