Édito - Taxe au kilomètre : ouvrir le débat
L’engorgement de nos routes est une réalité que les Belges vivent chaque jour au quotidien. Son coût économique, sociétal mais aussi écologique est énorme. La mobilité est au point mort.
Publié le 23-10-2013 à 08h12 - Mis à jour le 24-10-2013 à 07h59
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"Ce matin, j’ai encore passé 1h30 dans ma voiture alors que j’habite à 35 kilomètres.” Qui n’a jamais entendu cette phrase de mauvaise humeur émanant d’un collègue de travail, déjà proche du burn-out alors que la journée de labeur ne fait que commencer ?
L’engorgement de nos routes est une réalité que les Belges vivent chaque jour au quotidien. Son coût économique, sociétal mais aussi écologique est énorme. La mobilité est au point mort. Que faire ? La Febiac a avancé sa petite idée : réfléchir à une fiscalité basée sur l’utilisation du véhicule, davantage que sur sa propriété. En clair, remplacer la taxe de circulation, de roulage et autres accises par une taxe au kilomètre, variable selon le type de voiture, l’endroit et le moment de la journée. Un peu sur le concept du “pollueur-payeur”, la ponction fiscale étant plus élevée sur les tronçons les plus embouteillés.
Plus équitable ? Sans doute. Réaliste ? Souhaitable ? Efficace ? A voir, tout comme il reste à démontrer qu’une telle taxe puisse durablement changer les comportements des conducteurs. Mais la Febiac a en tout cas, avec cette idée, le mérite de relancer le débat dans un pays où le morcellement des compétences n’aide pas à l’émergence de mesures structurelles et cohérentes. Certaines initiatives sont en cours d’expérimentation comme celle dans la zone RER de Bruxelles.
Mais ne nous y trompons pas : il n’y a pas de recette miracle. Ce qu’il faut, c’est un plan mobilité jouant sur le levier fiscal mais aussi et surtout sur une offre de transport public compétitive, l’augmentation de parkings de dissuasion…
Un édito de Vincent Slits.