Edito: ne rien dire, ne rien faire…

1. C’est à se demander si, en Belgique et à Bruxelles en particulier, il est encore possible d’émettre des avis, des projets, en rupture avec l’habituel ronron. Cette semaine - quelle audace…- Didier Reynders a osé émettre quelques projets, assez séduisants d’ailleurs, pour Bruxelles. Bonne mère… ! Qu’il parade dans les salons, soit. Qu’il ait des idées pour Bruxelles, non ! Construire de nouvelles lignes de métro, couvrir des routes hideuses, creuser des tunnels pour limiter l’emprise des voitures à Bruxelles ? C’est trop pour une ville-région qui somnole. Remarquez, c’est pareil avec Yvan Mayeur. Le bourgmestre PS de Bruxelles a eu la bonne idée d’étendre le piétonnier. Fusillé ! On ne touche à rien. Bruxelles n’aime pas qu’on la secoue.

2. C’est clair. L’ancrage bruxellois de Didier Reynders ne plaît pas à tout le monde. Aux autres partis, c’est normal. Aux siens, c’est plus étrange. Vincent De Wolf, son meilleur ennemi, l’a dit haut et clair : Reynders rêve. Charles Michel a sifflé la fin de récréation et lancé un appel à l’unité. Mais la situation reste ambiguë. Si le MR arrive en tête à Bruxelles, on ne sait pas qui dirigera l’exécutif bruxellois : Vincent De Wolf, tête de liste, ou Didier Reynders, président du MR bruxellois. Et quel sera le programme ? Celui adopté samedi en congrès ou celui présenté dans le dernier livre de Didier Reynders ?

3. En campagne électorale, tous les partis éprouvent beaucoup de mal à garder une ligne claire. Pourtant, la cohérence est une des principales vertus en politique, mais souvent, les egos la font voler en éclat. Des vivats, des hourras, il ne reste alors que du blabla.