Edito: l’Europe doit assumer le prix de la fermeté
Depuis le début de la crise russo-ukrainienne, les Européens sont apparus démunis face à la politique agressive menée par Moscou en Crimée, puis dans l’est de l’Ukraine. En dépit des offres de dialogue, des protestations et des sanctions ciblées, la Russie persiste à souffler sur les braises du conflit entre le pouvoir ukrainien et les séparatistes prorusses. Un édito signé Olivier Le Bussy.
- Publié le 24-07-2014 à 21h51
- Mis à jour le 25-07-2014 à 06h51
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Depuis le début de la crise russo-ukrainienne, les Européens sont apparus démunis face à la politique agressive menée par Moscou en Crimée, puis dans l’est de l’Ukraine. En dépit des offres de dialogue, des protestations et des sanctions ciblées, la Russie persiste à souffler sur les braises du conflit entre le pouvoir ukrainien et les séparatistes prorusses.
La perte tragique des vies des 298 passagers du vol MH17, fauchées par un missile sol-air parti de la zone de conflit, a changé la donne. Bien qu’elle s’en défende (mal), la Russie est, au minimum, co-responsable de ce drame. Le temps est venu pour l’Europe de durcir sa position. L’option militaire étant totalement (et heureusement) exclue, l’UE dispose de peu d’options pour amener la Russie à relâcher son étreinte sur l’Ukraine.
Pour infléchir la position de Moscou, il faudra, tôt ou tard, suivre l’exemple des Etats-Unis et frapper des secteurs de l’économie du puissant voisin oriental, afin que le coût de la stratégie du président Poutine en devienne insupportable.
Ce passage à la "phase trois" des sanctions ne s’opérera pas sans dommage pour les Européens eux-mêmes, tant sont étroits les liens économiques et commerciaux entre les deux blocs.
Il en va cependant de la crédibilité de la politique extérieure de l’UE. Mais aussi, et surtout, de la possibilité d’arriver un jour à stabiliser l’Ukraine, de la sortir du chaos politique dans lequel elle patauge - en témoigne la démission surprise, hier soir, du Premier ministre Iatseniouk - et d’améliorer le quotidien de ses habitants. Ceux-là mêmes qui, pour une large partie, ont placé tant d’espoir dans le rapprochement avec l’Union.