Édito: Electricité, un cri d’alarme bien nécessaire
C’est un chiffre qui a le mérite de frapper les esprits. D’après le Bureau du Plan, les producteurs d’électricité devront investir jusqu’à 31 milliards d’euros d’ici 2030 pour la construction de nouvelles centrales électriques.
- Publié le 17-10-2014 à 20h21
- Mis à jour le 18-10-2014 à 09h35
:focal(465x240:475x230)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/L3WWUWJI4NHM7BQU7MSHGTMRQE.jpg)
C’est un chiffre qui a le mérite de frapper les esprits. D’après le Bureau du Plan, les producteurs d’électricité devront investir jusqu’à 31 milliards d’euros d’ici 2030 pour la construction de nouvelles centrales électriques. Pour arriver à un tel montant, les experts du Plan ont pris en compte la sortie du nucléaire à l’horizon 2025 et la part croissante de l’énergie renouvelable, qui, de par son côté "intermittent", ne constitue pas une capacité de production suffisante.
Pour le Bureau du Plan, il ne fait pas de doute que ces investissements colossaux vont devoir se répercuter sur le consommateur et vont, par ricochet, entraîner une forte hausse du prix de l’électricité. Nous voilà prévenus…
En sortant cette étude, le Bureau du Plan tire la sonnette d’alarme à bon escient. Les risques de délestage, cet hiver, montrent qu’il est urgent d’avoir une politique énergétique à long terme. On doute qu’en remettant en cause la loi sur la sortie du nucléaire, le gouvernement Michel apporte une réponse à cette très vaste question. Si Doel 1 et Doel 2 tournent quelques mois de plus que prévu, on aura peut-être trouvé une solution pour éviter une pénurie au cours de l’hiver prochain. Mais en misant sur un éventuel retour à long terme à l’énergie nucléaire, ne va-t-on pas, une fois de plus, brouiller les pistes ? Et ne risque-t-on pas de détériorer le climat d’investissement qui s’annonce, justement, si crucial ? A moins que le gouvernement Michel arrive à avoir une vision qui aille au-delà du nucléaire... Mais pour cela, il devra s’inscrire dans un cadre européen, qui a montré ses carences dans le passé. L’énergie est un enjeu capital, mais difficile.