Édito: Luperto, la décence de prendre congé

Alors que les propos du procureur du Roi sont sérieux et les accusations particulièrement graves, il est heureux que Jean-Charles Luperto ait pris la principale décision qui s’imposait à lui ce lundi : prendre congé de ses responsabilités politiques le temps pour lui de faire la lumière sur les faits dénoncés. Un pas de côté, pour mieux se défendre. Un édito de Dorian de Meeûs .

Dorian de Meeûs
Édito: Luperto, la décence de prendre congé
©BELGA

Un édito de Dorian de Meeûs

Texte mis à jour après l'annonce de la démission de Jean-Charles Luperto:


"
Un homme en grande difficulté"
. C’est ainsi que le procureur du Roi de Namur qualifie Jean-Charles Luperto (PS), président du parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, député wallon et bourgmestre de Sambreville. Cet élu aux nombreuses casquettes est soupçonné d’outrage public aux mœurs en présence de mineurs de moins de 16 ans. Rien de moins.

Les faits reprochés se seraient déroulés entre avril et octobre 2014, soit avant les dernières élections régionales. La justice le confesse, les actes dénoncés avant le 25 mai dernier ont logiquement été traités avec la plus grande prudence. Un homme politique n’est jamais à l’abri d’un complot visant à le disqualifier. Les attaques en-dessous de la ceinture - particulièrement difficiles à prouver - compliquent un peu plus le travail des enquêteurs.

La presse a dévoilé une partie des accusations. L’existence de 4 plaintes distinctes n’empêche aucunement le président du parlement FWB de bénéficier de la présomption d’innocence. La justice fait son travail, espérons qu’elle le fera dans des délais rapides afin de redorer l’image de l’élu ou - au contraire - afin de l’inculper pour des faits d’une gravité certaine.

Un pas de côté, pour assurer sa défense

Alors que les propos du procureur du Roi sont sérieux et les accusations particulièrement graves, il est heureux que Jean-Charles Luperto ait pris la principale décision qui s’imposait à lui ce lundi : prendre congé de ses responsabilités politiques le temps pour lui et la justice de faire la lumière sur les faits dénoncés. Une institution aussi centrale qu’un parlement ne pouvait aucunement fonctionner correctement s’il gardait à sa tête un homme sur lequel pèsent de tels soupçons. Si la presse se doit de souligner - plus que jamais - que l’homme est présumé innocent, il est bienvenu que l'élu prenne le recul nécessaire pour se défendre, et pour ne pas éclabousser d’une affaire aussi glauque l’institution qu’il préside.

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