Édito: Il se passe toujours quelque chose au cabinet de Joëlle Milquet
Parfois, elle subit; parfois elle agit; parfois, elle rugit. Joëlle Milquet, la ministre de l'enseignement est plus que jamais au centre de l'actualité. Un édito de Francis Van de Woestyne.
Publié le 16-06-2015 à 21h51 - Mis à jour le 17-06-2015 à 06h16
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On pourrait dire - mais est-ce bien le moment de rire ? - en paraphrasant la pub des Galeries Lafayette : "Il se passe toujours quelque chose au cabinet de Joëlle Milquet…" Bien sûr, les multiples événements, atermoiements, rebondissements des derniers jours ne sont pas liés. Mais ils ont un point commun, la même héroïne : Joëlle Milquet. L’agitation autour du cours de "rien" ? Joëlle Milquet. Les fuites des questions d’examen ? Joëlle Milquet. Les soupçons de collaborateurs litigieux ? Joëlle Milquet. Parfois, elle subit : c’est la Cour constitutionnelle qui lui a enjoint de remplacer les cours de morale, qui avaient perdu leur neutralité, par "quelque chose". Parfois elle agit : elle supprime courageusement des épreuves lorsque la fraude est avérée. Parfois, elle rugit : non, elle n’a rien à se reprocher, elle n’a pas engagé, quand elle était ministre de l’Intérieur, de collaborateurs "litigieux" chargés de préparer sa campagne électorale de 2014.
Ce dernier dossier mérite cependant une clarification. Car de toute évidence, la Justice ne se contente pas de la réplique de la ministre qui prétend que ce sont là des "accusations sans fondement". A-t-elle, oui ou non, engagé huit collaborateurs, candidats sur sa liste, d’origine turque, congolaise, marocaine, pour sa campagne ? Ces personnes ont-elles travaillé à asseoir sa réputation dans leur communauté pendant les heures de service ou, comme cela leur aurait été demandé "en dehors des heures de travail" ? Pour l’instant, aucun fait ne vient corroborer les témoignages recueillis par le "Vif". Il n’y a donc pas lieu de mettre en doute la parole de la ministre.
Mais l’instruction doit être menée à son terme afin de déterminer si l’engagement des collaborateurs correspondait aux besoins du cabinet de l’Intérieur ou servait les intérêts de la candidate Milquet. On verra alors si la pratique était correcte - dans ce cas, on pourra dénoncer un certain acharnement - s’il s’agissait d’une simple maladresse ou d’une faute.