Édito: Le gâchis des examens annulés
Si pareil cirque s’était produit dans un pays lointain, on s’en serait largement moqué. Mais c’est bien ici que le ridicule a frappé. Fort. Un édito de Francis Van de Woestyne.
Publié le 17-06-2015 à 21h55 - Mis à jour le 18-06-2015 à 06h24
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Si pareil cirque s’était produit dans un pays lointain, on s’en serait largement moqué. Mais c’est bien ici que le ridicule a frappé. Fort. Le contenu d’épreuves externes organisées par la Fédération Wallonie-Bruxelles dans l’enseignement secondaire circule depuis plusieurs jours sur Internet. Et les réponses qui ne figurent pas sur les pages Facebook sont proposées à la vente devant les écoles : 5, 10 euros, jusqu’à 50 euros…
C’est un énorme gâchis pour les établissements, les enseignants, les élèves qui se sont correctement préparés à ces épreuves, destinées à objectiver le niveau général. C’est un gâchis pour les étudiants qui espéraient profiter de ces épreuves pour relever le niveau de leur moyenne. C’est encore un gâchis pour l’institution scolaire : la perte de crédibilité touche le monde de l’enseignement dans son ensemble. A qui la faute ? Aux irresponsables qui ont organisé ces fuites futiles dans le but évident, non pas d’aider des étudiants en déroute, mais de semer la pagaille au ministère de l’Education. Ce n’est la première fois que cela arrive - même le bac français a déjà connu pareille déconvenue - mais l’ampleur de la triche prend des proportions que l’on n’a jamais connues. La ministre, ultime responsable du fonctionnement de son administration, porte aussi une évidente part de responsabilité.
Que faire ? L’annulation partielle des épreuves telle que proposée par Joëlle Milquet nous semble insuffisante. Car la diffusion des épreuves sur les réseaux sociaux ouvrira la voie à un nombre important de recours. L’annulation de toutes les épreuves externes aurait été plus sage. A défaut, il faut prendre toutes les mesures pour aider les directions d’écoles à garantir la certification des résultats des élèves concernés par les annulations. C’est à eux qu’il faut d’abord penser. L’avenir ? Une étude doit permettre de rendre sans faille l’organisation des épreuves externes. Sinon, l’an prochain, ce sera le même cirque. Avec les mêmes funambules. Suffit.