Edito : bien d’autres pas à faire vers l’humanité
- Publié le 06-01-2017 à 06h56
- Mis à jour le 06-01-2017 à 06h57
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Un édito signé Vincent Braun.
La fin d’une guerre est tout sauf une sinécure. Il faut convaincre les belligérants de leur intérêt à remiser leurs armes, les inviter à user d’un autre langage que celui de la force, les convier à emprunter les chemins hasardeux et douloureux du dialogue et de la réconciliation… En cela, un cessez-le-feu, a fortiori généralisé, est déjà un pas de géant pour revenir vers l’humanité. Mais rares sont ceux qui y parviennent du premier coup. La guerre de cinq ans en Syrie, comme avant elle celle - trois fois plus longue - du Liban, le démontre une fois encore : les combattants des corps armés sont souvent plus opiniâtres que ceux du camp de la paix. C’est plus vrai encore dans ce conflit où la multiplication des groupes de belligérants démultiplie les incertitudes et les risques que le conflit perdure. Sans parler des groupes exclus des fragiles accords qui précèdent la fin du conflit.
Le cessez-le-feu entré en vigueur il y a une semaine sur tout le territoire syrien est aujourd’hui menacé d’échec. Les récents affrontements dans la région de Damas ou l’attentat à la voiture piégée à Jablé, en plein fief historique des Assad, s’ajoutent aux combats sporadiques enregistrés depuis vendredi dernier. Et rappellent que les embûches seront encore nombreuses avant l’arrêt complet et permanent des hostilités. Certes, la Russie, la Turquie et l’Iran, pour qui l’actuelle trêve est un tremplin vers des pourparlers entre les parties syriennes adverses, ne peuvent être accusés de manquer de jusqu’au-boutisme, qui dans leur défense de l’Etat syrien, qui dans sa déstabilisation. Mais leur union pour tenter de ramener la paix au Levant nécessitera encore beaucoup d’efforts de persuasion.