Edito: Leur objectif? Exporter la terreur
Publié le 23-03-2017 à 07h53 - Mis à jour le 23-03-2017 à 19h36
:focal(465x240:475x230)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/42CQN66TCJA3JMQSAGF5O4P2WY.jpg)
Un édito de Francis Van de Woestyne.
Cette fois, c’est en plein cœur de la capitale britannique que la terreur s’est abattue. Un fanatique a visé un lieu hautement symbolique, le pont de Westminster, l’un des plus anciens ouvrages où déambulent touristes et Londoniens. Cette attaque, aveugle, violente, confirme les craintes formulées par les spécialistes du terrorisme. Sur le territoire gagné autrefois en Irak et en Syrie, l’organisation djihadiste Etat islamique perd chaque jour du terrain, et son califat se réduit comme peau de chagrin.
Le groupe terroriste a donc changé son mode opératoire et incite de plus en plus les radicalisés à agir chez eux plutôt que de venir combattre en Syrie ou en Irak. Ce ne sont pas les djihadistes présents en Syrie et en Irak qui sont les plus dangereux. La plus grande menace, ce sont les terroristes qui vivent chez nous et qui se radicalisent, notamment sur Internet. Leur objectif est clair : exporter la terreur. Car ces fanatiques ne renonceront jamais à propager la violence au nom d’un dieu dont ils tordent le message.
La pire des réactions serait de céder à la panique, de changer nos modes de vie et de désigner des coupables. Il faut garder la tête froide. Toutefois, ce nouvel assaut démontre que la lutte contre le terrorisme est loin d’être terminée.
Les démocraties occidentales doivent continuer à se protéger via des dispositifs humains et électroniques de plus en plus sophistiqués. Car ces terroristes sont capables de frapper là où on ne les attend pas. Il faut donc protéger les populations sans tomber, bien entendu, dans un délire sécuritaire qui toucherait à nos libertés individuelles. Sans non plus, comme le font d’autres marchands de haine, désigner du doigt une communauté qui serait responsable de ces actes au motif que les meurtriers agissent au nom d’un dieu qu’ils auraient en commun. Ces assassins ne sont pas des héros, ce sont juste des assassins.