Edito: qui est prêt à mourir pour le Burkina ?
Aujourd’hui, la plupart des experts sont d’accord sur ce constat : un tiers du Burkina Faso - au moins - est entre les mains de djihadistes. Et cette lecture n’a rien de catastrophiste, de nombreuses zones du pays échappent en effet désormais au contrôle de l’État et, le pire, c’est que l’influence des terroristes ne cesse de grandir un peu partout dans le pays, et même au-delà dans toute cette région de l’Ouest africain.
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Publié le 26-12-2019 à 06h35 - Mis à jour le 26-12-2019 à 06h36
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Un édito d'Hubert Leclercq.
Aujourd’hui, la plupart des experts sont d’accord sur ce constat : un tiers du Burkina Faso - au moins - est entre les mains de djihadistes. Et cette lecture n’a rien de catastrophiste, de nombreuses zones du pays échappent en effet désormais au contrôle de l’État et, le pire, c’est que l’influence des terroristes ne cesse de grandir un peu partout dans le pays, et même au-delà dans toute cette région de l’Ouest africain.
Les armées locales, souvent sous-équipées et sous-payées, sont incapables de faire face à ces attaques de différents groupes terroristes qui parviennent à se fédérer pour frapper et tenter ainsi de faire de la région du Sahel du Burkina leur nouveau bastion. En face, l’opération française Barkhane est incapable d’en finir avec ce terrorisme et les alliés potentiels de Paris ne se bousculent pas au portillon pour la soutenir, laissant ainsi un boulevard aux différents mouvements terroristes qui n’en demandent pas tant et semblent s’organiser de mieux en mieux entre eux. Depuis plusieurs mois en effet, le nord du Burkina est l’objet d’attaques répétées qui présentent une logique qui se dessine aussi clairement que dangereusement pour toute la région. Les terroristes ont d’abord fait sauter des infrastructures pour couper la zone qu’ils souhaitent dominer du reste du monde. Les attaques rapprochées sur Koutougou, au Burkina Faso, en août, puis Boulkessi, au Mali, en septembre, à chaque fois contre des postes militaires, ont libéré l’espace frontalier des forces militaires régulières. La région du Sahel, au nord du Burkina, est un carrefour stratégique évident, assise sur la frontière avec le Mali et le Niger.
Or le Burkina Faso est aujourd’hui le dernier verrou avant d’atteindre les pays côtiers comme le Togo et le Bénin, voire la Côte d’Ivoire. Un verrou de plus en plus fragilisé qui devrait justifier une vraie mobilisation internationale… Mais quel État serait disposé aujourd’hui à envoyer ses hommes au front dans cette région ?