Edito : Le Chat s’expose aux critiques
Un edito d'Hubert Leclercq.
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Publié le 03-05-2021 à 18h43 - Mis à jour le 04-05-2021 à 16h41
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Le Musée du Chat serait donc un sacrilège. Une hérésie aux abords de la place Royale. Le projet serait trop "narcissique", trop populaire peut-être.
L’artiste Philippe Geluck, qui est l’invité du Musée Soulages à Rodez jusqu’au mois de septembre prochain, dont les statues trônent sur les Champs-Élysées, ne serait pas le bienvenu chez nous, chez lui.
En près de quarante années d’existence, le Chat est devenu une vitrine d’un certain art, une facette de l’humour belge, un personnage iconoclaste qui a séduit des millions de lecteurs. Pour parvenir à séduire ces lecteurs - mais aussi ces visiteurs à travers différentes expositions -, il a fallu du talent, du travail, de l’exigence et… une bonne dose de communication aussi.
Geluck est un artiste moderne, un excellent communicant, touche-à-tout qui s’est ouvert les portes de nombreux médias. Il a véritablement construit son univers dessin après dessin.
Son art est au confluent de la bande dessinée, du dessin d’humour, de la caricature et du détournement, mais c’est évidemment de l’art, c’est de la création. Et ce musée se propose aussi d’exposer d’autres artistes œuvrant dans le dessin d’humour, sans frontières.
La Belgique se veut et est une terre de la bande dessinée. Le Musée du Chat pourrait être un bel atout pour Bruxelles, complémentaire au Centre belge de la bande dessinée, au Musée Marc Sleen (et oui, le créateur de Néron, personnage qui fit les beaux jours de la presse flamande), au parcours BD avec ses fresques géantes reproduites sur près de soixante murs du centre de la capitale, sans oublier, évidemment, le Musée Hergé à Louvain-la-Neuve.
Le Musée du Chat, au centre désormais d’un match entre deux pétitions, l’une contre le projet, l’autre favorable, sera un plus pour la culture populaire. Geluck n’est certainement pas le seul artiste contemporain, n’a peut-être pas l’image de l’artiste maudit, mais c’est un artiste qui peut se targuer d’avoir construit une œuvre à succès et d’avoir fait évoluer certains codes.