Les regrettables trophées de la Vivaldi
Un édito de François Mathieu
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- Publié le 24-09-2021 à 06h52
- Mis à jour le 24-09-2021 à 12h00
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Avec l’embellie économique qui se dessine plus nettement qu’attendu pour 2021 et 2022, on aurait naïvement pu penser que les ardeurs belliqueuses de la Vivaldi se calmeraient. Les tentatives d’apaisement relayées dans la presse - entre le MR et le PS par exemple - sont restées lettre morte, et cela se voit.
Rarement on aura autant vu les "partenaires" (sic) de la Vivaldi se tirer dans les pattes. Le dernier exemple en date ? L’interminable saga entourant la prolongation des mesures de soutien jusqu’à fin décembre. Enjeu budgétaire : moins de 100 millions d’euros. À toutes fins utiles, et à titre de comparaison, le déficit public s’inscrit à 35 milliards d’euros cette année et on a déjà dépensé 24 milliards d’euros en mesures de soutien. Pour 100 millions d’euros, donc, la Vivaldi montre ses limites autant qu’une image désastreuse du monde politique, incapable de s’entendre sur un sujet d’abord socio-économique, qui touche des ménages et entreprises meurtris par la crise sanitaire et/ou les inondations.
Si le monde politique, en déficit de confiance auprès de la population depuis des lustres, veut retrouver de la légitimité, une attitude constructive, orientée "solutions", aurait été opportune. Ce n’est pas encore la voie choisie par la Vivaldi, dont on a l’impression que chacune de ses composantes est perpétuellement en campagne électorale. Attachées aux "trophées" à brandir à leurs électorats plutôt que des compromis qui auraient eu le don de donner des perspectives aux citoyens encore englués dans les conséquences des crises vécues ces deux dernières années. C’est, pour reprendre un adjectif d’une source gouvernementale, "pathétique". Et dire qu’il reste, ces prochaines semaines, à sceller le sort de dossiers autrement plus lourds encore, tels la réforme du marché du travail, la réforme fiscale et le budget 2022. On n’ose même plus agender la réforme des pensions, objet elle aussi de vives passes d’armes qui l’ont renvoyée aux calendes grecques. Question : la Vivaldi veut-elle se donner les moyens de trouver encore des compromis pour ces réformes cruciales pour la Belgique ? À cette question, aujourd’hui, il faut répondre par la négative. Désolant.