On peut constater... sans mépriser
Un édito de Dorian de Meeûs.
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Publié le 01-10-2021 à 06h21 - Mis à jour le 01-10-2021 à 08h50
Les nationalistes flamands ne changent pas. Ils prônent davantage d'autonomie régionale mais leurs statuts visent bien l'indépendance. Le séparatisme ne faisant pas recette, ils nous parlent de confédéralisme. Une notion qu'ils maltraitent à longueur de journée et de plateaux télé. Selon Geert Bourgeois, l'un des fondateurs de la N-VA, les différences régionales dans les taux de vaccination "démontrent que nous sommes dans un État confédéral". Rien que ça !
La N-VA pointe aussi du doigt la gestion désastreuse de la Région wallonne : "C'est la Grèce de la Belgique !" Ces discours envers une région encore mutilée par les inondations dramatiques et une pandémie dévastatrice sont méprisants et blessants. Heureusement, sur le terrain, des Flamands ont chaussé leurs bottes pour aider les sinistrés et dégager des tonnes de débris. Ces deux calamités ont alourdi la dette wallonne de 7 milliards d'euros. Face à un tel drame, un mécanisme de solidarité fédéral nous semble légitime.
Mais s’indigner de ces outrances flamingantes ne suffit pas. Nous devons oser regarder la réalité en face, et distinguer le constat du mépris. La Wallonie croule sous sa dette. Elle peine à contenir ses dépenses publiques, à se redresser et à trouver la voie de la relance. Sa gestion, qui repose sur des déficits budgétaires récurrents, doit pouvoir être critiquée dans un débat vif, mais constructif et respectueux. D’autant que la succession de plans ambitieux n’a pas inversé la tendance depuis la crise du charbon et de l’acier. Sa culture entrepreneuriale reste nettement insuffisante.
En conclave budgétaire cette semaine, le gouvernement wallon doit maintenir son cap d’un retour à l’équilibre d’ici la fin de la législature. La question n’est pas seulement politique, elle est vitale face à une éventuelle remontée des taux et à la fin programmée des transferts venus de Flandre. Ces réalités ne peuvent être camouflées derrière un bras de fer permanent entre N-VA et PS.