Télétravail en vogue, plutôt que par vagues
Un édito de François Mathieu
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Publié le 18-11-2021 à 06h50 - Mis à jour le 18-11-2021 à 06h51
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Il y a, dans cette crise sanitaire, le sentiment désagréable que l'approche court-termiste prédomine toujours, alors même que la grande majorité des experts s'évertuent à rappeler qu'il va "falloir apprendre à vivre avec ce virus". Cela se justifie en partie par les vagues qui se succèdent et qui appellent des réponses adaptées. Sur certains sujets, c'est plus interpellant. C'est le cas du télétravail.
La réaction des fédérations patronales sur le retour du télétravail obligatoire, plutôt péremptoire et très négative, peut surprendre. De prime abord, on peut penser qu'elles marquent des points quand elles affirment que le télétravail "ne fera que pénaliser l'activité économique", dixit l'Union wallonne des entreprises, ou qu'"il semble incohérent d'imposer le télétravail pour réduire les contacts dans la sphère professionnelle alors que dans la sphère privée, les employés peuvent toujours sortir, aller au restaurant ou voyager", selon la Fédération des entreprises de Belgique. Laquelle estime que le gouvernement se fiche de la concertation sociale. Précisément. N'y a-t-il pas sur ce sujet très complexe, d'une importance sociétale capitale, une occasion à saisir pour les partenaires sociaux ? N'est-il pas possible d'anticiper des modes d'organisation de travail moins conventionnels, intégrant le télétravail là où il se peut, sachant que, de manière générale, il a été plutôt bien ressenti par les travailleurs qui avaient la possibilité de le pratiquer ? Et que fondamentalement, le télétravail a généré de nombreuses avancées numériques sur les plans logistique, commercial et administratif. Des études sérieuses ont, en outre, montré que dans les secteurs plus qualifiés, la productivité s'en était positivement ressentie. Si le télétravail était structurellement anticipé, suivant les types d'entreprises, les fonctions des travailleurs, il permettrait, aussi et surtout, d'améliorer l'organisation du travail, et de réallouer certaines économies réalisées (moins d'espaces de bureaux, etc.) dans la formation des travailleurs et des équipements plus adaptés.
Cette réflexion de fond, devenue urgente, implique aussi des formes de management adaptées, valorisant mieux les temps de présence in situ. Certes, ce mode de travail ne convient peut-être pas à tous et exigera de la flexibilité dans son organisation mais on aurait sans doute beaucoup à gagner en l'anticipant mieux et de manière plus structurelle.