La culture paye le prix fort
Un édito de Francis Van de Woestyne.
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Publié le 23-12-2021 à 06h46 - Mis à jour le 23-12-2021 à 06h47
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La Belgique se trouve dans une situation particulière. D’une part, les contaminations du variant Delta sont assez bien maîtrisées. Et notre pays présente un taux de vaccination très performant, y compris pour la troisième dose. D’autre part, étant donné que le variant Omicron n’a pas livré tous ses secrets - il est bien plus contagieux, mais est-il plus dangereux ? Tous les vaccins sont-ils efficaces ? -, il était indispensable de prendre de nouvelles précautions afin de garder la maîtrise de sa dispersion dans la population belge. Car la situation dans les hôpitaux demeure critique, malgré l’investissement de tous les instants du personnel.
Les autorités n’ont pas voulu suivre les exemples voisins, celui des Pays-Bas par exemple, qui a tout fermé. La version belge est donc plus douce, à l’exception notoire du secteur culturel, à nouveau lourdement sanctionné. Depuis le début de la pandémie, le lobbying du secteur Horeca est plus efficace que celui de la culture. Ses responsables, découragés, dégoûtés, crient à l’injustice et à la méconnaissance de la réalité. Ils ont raison. Car toutes les dispositions ont été intégrées pour rendre les salles sûres et saines. La population n’a-t-elle pas, précisément, besoin d’évasion, de rêves, de loisirs ?
La prudence a guidé les autorités. Elle doit aussi être de mise chez les citoyens. L’apparente souplesse autorisée par les responsables politiques ne doit pas faire oublier que le virus, dans sa nouvelle version, se répand à toute allure. L’administration d’une troisième dose de vaccin, le maintien de distanciations sociales, l’aération des maisons et des locaux, les autotests sont des gestes qui freineront le vaccin. Si les Belges veulent franchir les prochaines semaines sans devoir se reconfiner, il importe de rester prudents pour éviter un tsunami viral.
Cela dit, nous n’en sommes pas encore à imaginer un monde sans Covid. La crise sanitaire, économique, sociale, humaine n’est pas terminée. Mais nous n’avons d’autre choix que de nous accrocher à une conviction : nous en sortirons. Quand et dans quel état ? Un proverbe oriental dit : "la prudence fait la moitié de la vie". L’autre moitié appartient à chacun d’entre nous.